Soulagement palpable dans la capitale diamantifère ! Après soixante jours d’obscurité, le courant électrique a fait son grand retour dans de nombreux foyers de Mbuji-Mayi dans la nuit de vendredi à samedi dernier, 26 avril. Des centaines de ménages, jusqu’alors plongés dans le noir, ont enfin vu leurs ampoules se rallumer grâce au rétablissement de la ligne de la Société nationale d’électricité (SNEL).
Ce dénouement heureux est le fruit d’intenses tractations menées tambour battant tant à Mbuji-Mayi qu’à Kinshasa. La SNEL et la Société Anhui Congo d’investissement minier (SACIM), propriétaire de la centrale hydroélectrique de Tubi Tbidi, ont multiplié les rencontres au sommet pour trouver une issue à cette crise énergétique qui paralysait une partie de la ville.
Selon les dires du ministre provincial de l’Energie et hydrocarbures, Charles Kamanga Nsenda, des mesures drastiques ont été actées pour garantir une autonomie énergétique à la SNEL et conjurer de futures coupures intempestives. L’élu provincial a pointé du doigt l’ancien mode de connexion de la SNEL, qualifié de « bricolage » : « La SNEL avait piqué le courant juste sur la ligne qui quitte la centrale de Tubi Tbidi vers la laverie de Tshibwe [site d’exploitation de la SACIM, ndlr]. Le courant n’était pas puisé à la source. C’est ainsi que lorsqu’il y avait arrêt des travaux à la laverie, la SNEL se retrouvait privée d’énergie à cause de la surtension ».
Les négociations ont abouti à trois résolutions majeures. Premièrement, la SNEL devra s’acquitter d’un montant d’un million de dollars américains au profit de la SACIM. Le gouvernement provincial a d’ores et déjà émis le vœu que cette somme soit prioritairement allouée à la rémunération du personnel de la société minière.
Deuxièmement, la SNEL devra désormais puiser son énergie directement au niveau de la turbine de la centrale de Tubi Tbidi, sécurisant ainsi son approvisionnement et évitant les aléas liés à l’activité minière de Tshibwe.
Enfin, et non des moindres, le gouvernement provincial a formulé une requête pressante à la SACIM : la cession de la centrale hydroélectrique de Movo Katshia. Cette infrastructure, disposant d’une puissance de 4,25 mégawatts et actuellement sous-exploitée, pourrait, selon le ministre Kamanga Nsenda, assurer une desserte électrique permanente à la ville de Mbuji-Mayi.
Si ces engagements se concrétisent, l’épisode du long black-out pourrait bien n’être qu’un mauvais souvenir pour les habitants de Mbuji-Mayi, qui aspirent désormais à une stabilité énergétique durable. Le dossier reste cependant à suivre de près pour s’assurer de la mise en œuvre effective de ces résolutions cruciales pour l’avenir de la ville.
Célestin Botoleande