Au cours d’une conférence de presse co-animée, mardi 2 août, les ministres Partick Muyaya de la Communication et médias, ainsi que Julien Paluku Kahongya de l’Industrie et Modeste Mutinga Mutuishayi, des Affaires sociales, membres de la délégation
gouvernementale en mission d’évaluation dans la province du Nord-Kivu après les manifestations anti-Monusco, ont rapporté que la population de cette province en général exige le départ dans un délai proche de la Monusco.
Le ministre Muyaya a défini le cadre de cette rencontre qui s’inscrit dans la ligne droite de la réunion interinstitutionnelle présidée, lundi, par le Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo afin d’évaluer la situation sécuritaire et sociale au Nord-Kivu après les événements dramatiques qui ont prévalu dans cette province.
À l’issue de cette réunion, le Président de la République a instruit le gouvernement à diligenter des réunions en vue de réévaluer le plan de retrait de la Monusco.
Prenant la parole, Julien Paluku, ministre de l’Industrie et en sa qualité de notable et d’ancien gouverneur du Nord-Kivu, a relaté en détails les différentes péripéties de leurs séjours dans cette province.
Cette délégation gouvernementale devait évaluer les conséquences des violentes manifestations qui ont eu lieu à Goma contre la Monusco, où l’on a enregistré 36 morts, dont 13 à Goma, 13 à Butembo dont 4 casques bleus, 4 morts à Uvira, 3 morts à Kanyabaonga, et 3 morts à Kasindi. À celà s’ajoute près de 170 blessés dénombrés.
Après avoir rencontré toutes les couches de la population dont la société civile, les mouvements citoyens, les confessions religieuses, les femmes, les jeunes, etc., la délégation gouvernementale dépêchée à Goma qui a eu pour objectif de témoigner la solidarité de Kinshasa avec les familles éplorées, a noté quelques propositions; en l’occurrence, le départ immédiat de la Monusco.
De ces consultations, a souligné le ministre Paluku, il s’en est dégagé quatre (4) éléments qui justifient le départ de la Monusco, à savoir : toutes ces manifestations arrivent dans un contexte de guerre qui ne se termine pas durant au moins trois décennies et la population considère la Monusco comme acteur majeur.
La population ne sait pas comprendre comment la Monusco pendant tout ce temps n’est pas en mesure d’aider le gouvernement à en découdre avec cette guerre.
Toutes les personnes consultées ne sentent plus l’appui de la Monusco aux FARDC comme ce fut le cas en 2013, à cela s’ajoute la déclaration fracassante du porte-parole de la Monusco considérée comme un aveu d’impuissance par la population. Enfin, pour la population, cette déclaration prouve la fin de la présence de la Monusco en RDC.
Par Bien-aimée Bosasele