Depuis l’aube de ce jeudi 3 juillet, la localité de Muhola, sise au cœur du groupement Ngulo dans la chefferie de Baswagha, est le théâtre d’affrontements d’une intensité redoutable. Les forces mutualisées de l’armée congolaise (FARDC) et ougandaise (UPDF) y affrontent sans relâche les miliciens Maï-Maï. Ces hostilités ont repris de plus belle alors que la coalition FARDC-UPDF a lancé une offensive déterminée contre ces miliciens, accusés de perpétrer des exactions inouïes contre les populations civiles de Muhola.
Les détonations d’armes lourdes résonnent sans discontinuer dans cette zone, où les combats se sont intensifiés de manière alarmante depuis la semaine dernière. En conséquence directe, de nombreuses localités stratégiquement situées le long de l’axe routier Musingiri-Vuyinga – à l’instar de Maboya, Ngulo, Kivugha, Mabambi et Kalundu – se trouvent désormais presque désertes. Tandis qu’une partie de leurs habitants cherche refuge en direction de Butembo, d’autres ont trouvé asile à Muhangi, Luthembe, Vusamba et Musienene, où ils subsistent malheureusement sans aucune assistance.
Un notable de Mabambi, témoin direct de l’horreur, a livré un témoignage poignant à nos confrères d’ACTUALITÉ.CD : « Mabambi va encore très mal. À l’heure où je vous parle, il est en train de crépiter ici à Mabambi. Je viens de faire un petit saut à Muhangi pour me mettre à l’abri de ces affrontements, mais je suis à proximité, en train d’écouter les crépitements des balles vers Mabambi et Ngongi. La défense qui était basée tout près du pont Mususa, en allant vers Muhangi, vient d’être incendiée alors qu’on était en train de larguer des bombes à partir de Muhangi et Vulinda. »
Dès samedi dernier, les forces coalisées avaient déjà intensifié leur offensive, menant des bombardements depuis les villages de Vulinda et Ngovole, visant spécifiquement la colline de Muhola, dans le but de déloger les campements établis des Maï-Maï. D’après des sources émanant du service local de la protection civile, ces affrontements ont contraint un nombre croissant d’habitants à abandonner leurs domiciles, cherchant refuge à Mambira-Centre, Muhangi, Vusamba, et même jusqu’à Butembo.
Les opérations militaires, amorcées le jeudi 26 juin contre les miliciens Maï-Maï actifs sur la colline de Muhola et le long de l’axe Byambwe–Masingi, ont entraîné l’abandon de plusieurs villages, créant un vide humain saisissant.
Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle menace de déstabiliser les prix des denrées alimentaires sur les marchés, notamment celui de Butembo, qui dépend étroitement des produits vivriers acheminés depuis cette zone de conflit.
Pour l’heure, aucun bilan des affrontements n’a été établi, et les activités socio-économiques locales sont en nette diminution. Une paralysie totale des activités est observée depuis une semaine, tandis que le déplacement massif des populations se poursuit sans discontinuer, alimenté par les représailles des belligérants. Les habitants fuient vers Muhangi, Vusamba, et d’autres encore empruntent la route périlleuse vers Butembo, dans une quête désespérée de sécurité.
Célestin Botoleande