Si l’administration a vocation à gérer la chose publique, à servir l’intérêt général ou commun, il apparaît logique que des groupes d’intérêt ou des individus cherchent à l’instrumentaliser pour imposer leur conception de l’intérêt général dans le meilleur des cas, pour servir des intérêts particuliers dans le pire des cas. Ce constat n’est pas propre à notre pays mais transcende les frontières.
Fort de ce constat, Patrick Nkanga, cadre du PPRD de Joseph Kabila a décrié la politisation accrue de l’administration publique sous le régime de Félix Tshisekedi.
Cet ancien collaborateur du raïs Joseph Kabila appelle à la nécessité de la « structuration intelligente et stratégique d’une politique de développement», plutôt que « nous mettrons trop d’énergies dans la politique politicienne», a souligné Patrick Nkanga.
La RDC est par excellence le pays des multiples clivages sociaux et des compromis politiques qui en résultent. Son architecture institutionnelle témoigne de cette recherche d’équilibre, sans doute jamais atteint, entre groupes, fractions ou partis opposés (les majorités , la composition du gouvernement à la proportionnelle…).
Partant de ces prémisses, la politisation de l’administration congolaise semble à priori un « mal » nécessaire sinon inévitable. Elle est en tous cas à l’heure actuelle une réalité indiscutable.
D’un autre côté, la confiance entre le pouvoir politique et l’administration semble indispensable à la bonne marche de l’appareil étatique. L’exigence accrue d’efficacité des services publics pose en particulier la question de la compatibilité entre la réalisation des objectifs politiques et le souci de la bonne gestion. Entre compétence technique et loyauté politique se situe la question de la politisation.
Suivant ce point de vue, Patrick Nkanga estime que « la politisation tous azimuts de notre société est un véritable frein à notre développement », conclut-il.
Par Gédéon ATIBU