L’opinion publique congolaise est secouée par les propos tenus par le pasteur Roland Dalo lors de la récente célébration Bunda 21. Dans un élan de ferveur, l’homme de Dieu n’a pas hésité à fustiger les maux qui minent son pays, dénonçant avec vigueur les fléaux de la surfacturation, des détournements et de la corruption. Ses mots, aussi crus que directs, ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux, suscitant un torrent de réactions, tant positives que négatives.
« Pays des voleurs », a-t-il lancé, sans détour, devant une assemblée congolaise en quête de renouveau. Une déclaration qui, si elle a trouvé un écho favorable auprès de ceux qui partagent son indignation, n’a pas manqué de froisser certaines sensibilités.
La virulence de ses propos a valu au pasteur d’être visé par une plainte. Un pasteur d’une église de réveil de Kinshasa l’accuse d’offense à la République, aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et aux Léopards, l’équipe nationale de football fraîchement qualifiée pour la Coupe d’Afrique des Nations.
Cette affaire met en lumière les tensions qui traversent la société congolaise. D’un côté, une partie de l’opinion publique salue le courage du pasteur Dalo, qui ose dénoncer publiquement des maux qui gangrènent le pays depuis des décennies. De l’autre, ses détracteurs estiment que ses propos sont excessifs et qu’ils portent atteinte à l’unité nationale.
Cette polémique soulève de nombreuses questions. Jusqu’où peut-on aller dans la critique ? A-t-on le droit de tout dire, au nom de la liberté d’expression ? Comment concilier la liberté de conscience avec le devoir de respect des institutions ?
Les prochains jours s’annoncent riches en rebondissements. Cette affaire pourrait bien devenir un véritable feuilleton judiciaire, avec des implications politiques et sociales importantes.
Célestin Botoleande