La Haute Cour militaire a repris ce jeudi l’instruction du procès très attendu contre l’ancien président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila. Après une première audience marquée par une demande de report de la part des avocats, c’est désormais au tour de la partie civile, représentant l’État, de présenter ses arguments et de détailler le préjudice subi par la nation.
L’audience se déroule par contumace, le prévenu restant introuvable à sa résidence officielle malgré de multiples tentatives de notification du mandat de comparution. Une situation qui confère à ce procès un caractère exceptionnel et symbolique.
L’acte d’accusation qui pèse sur l’ancien chef de l’État est lourd et détaillé. Il est poursuivi pour des faits d’une extrême gravité :
Rôle présumé dans l’insurrection : Joseph Kabila est accusé d’être l’un des initiateurs du mouvement politico-militaire AFC et de sa branche armée, le M23, avec l’appui du RDF et de mercenaires étrangers dans le Nord-Kivu.
Crimes contre l’humanité : Il lui est reproché d’être le co-auteur présumé, par l’intermédiaire de Corneille Nangaa, de l’homicide intentionnel de 31 civils et d’une tentative d’homicide sur 21 autres lors de l’occupation armée de la ville de Goma, à partir du 27 janvier 2025.
Crimes de guerre : Dans la province du Sud-Kivu, l’acte d’accusation met en cause sa responsabilité dans des crimes de guerre, notamment le viol, la torture et des homicides par balles.
Apologie du terrorisme : Il est également poursuivi pour avoir fait l’apologie d’actes de terrorisme, selon une interview accordée au Sunday Times le 23 février dernier.
Autres chefs d’accusation : La liste des charges s’élargit à la déportation, au complot et à une participation présumée à un mouvement insurrectionnel.
L’audience devrait se poursuivre par la présentation détaillée des éléments de preuve de la République, visant à établir la responsabilité juridique du prévenu et à démontrer l’impact sécuritaire et humanitaire de ces actes sur le pays.
Célestin Botoleande