Par Paul-Valery Nkoto
Le procès de Vital Kamerhe vient de terminer sa phase d’instruction du dossier au niveau du fond. Le tribunal s’est prononcé pour la reprise des audiences en sa phase de la plaidoirie, le 11 juin prochain. Pendant ses quatre audiences tenues, à la prison centrale de Makala où se trouvent les prévenus Vital Kamerhe, directeur de cabinet du chef de l’État et Jammal Samih, patron des sociétés Samibo et Husmal SARL, les juges naturels de ces prévenus, les juges du tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe voulaient avoir les éléments d’accusation dont notamment,le détournement des derniers publics, blanchiment des capitaux et la corruption. Le ministère public, organe accusateur n’a fourni aucune preuve matérielle qui atteste le détournement des deniers publics. D’après les avocats de la République, eux aussi incapables de fournir les preuves de toutes ses accusations ont préféré utiliser le terme «détournement intellectuel».
En dehors des irrégularités administratives évoquées par le Directeur Général ai de la Direction Générale de passation des marchés publics (DGCMP) que caractérisait le projet des maisons préfabriquées, lors des auditions des témoins, l’ancien ministre des finances publiques, Henry Yav Mulang, le gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Déo Gracias Mutombo ont avoué devant les juges, mains sur le cœur, avoir tour à tour ordonné et décaissé le paiement de 57 millions de dollars américains dans le compte de l’entreprise Samibo SARL. Et à son tour, le patron de Samibo SARL, Samih Jammal d’accepter d’avoir reçu la totalité de l’argent décaissé auprès de la Rawbank.
Concernant la parcelle attribuée faussement à Soraya Mpiana, belle-fille de Vital Kamerhe, Daniel Shangalume Nkingi dit Massaro, cousin de Vital Kamerhe avoue en excusant que c’était bien lui qui avait envoyé le nom de Soraya Mpiana à Jammal Samih. En s’expliquant : «Moi comme assureur à la SONAS, Société Nationale d’Assurance, j’avais à l’époque convaincu papa Jammal à travers l’un de ses enfants, de devenir notre client avec ses voitures. Il a accordé son feu vert, et a fait beaucoup de choses pour moi. Il m’a ensuite intéressé d’acheter une partie de ses terres dans le quartier Basoko dans la commune de Ngaliema. C’est alors que je vais proposer le nom de Soraya Mpiana. C’est moi qui ne l’avais fait sans son avale et l’avale de ses parents à qui je demande de me pardonner».
Du côté Jammal Samih, l’homme d’affaires et doyen de la communauté libanaise, on reconnaît avoir offert une de ses terres à Daniel Massaro en déclarant : «Je connais Daniel, ami à mes enfants, il fait beaucoup de choses pour moi, je lui ai donné une partie de mes parcelles».
Les avocats vont entamer l’étape de la plaidoirie avec ces éléments, et les juges vont fonder leur décision finale sur leur intime conviction sur base de ce qu’ils possèdent comme preuves.