La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en République Démocratique du Congo (RDC) et Cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a informé le Conseil de sécurité des progrès significatifs réalisés en vue d’un dialogue national interne, allant au-delà des initiatives diplomatiques menées à Washington et à Doha.
Mme Keita a souligné que cette initiative, portée par les principales confessions religieuses et soutenue par le Président Félix Tshisekedi, marque une étape décisive pour l’avenir politique du pays.
Une Feuille de Route pour les Élections de 2028
Devant le Conseil de sécurité, réuni le mardi 30 septembre pour examiner la situation sécuritaire en RDC, Bintou Keita a insisté sur l’importance de ce processus interne.
« Au sein du pays, une initiative de dialogue interne a vu le jour. Elle est portée par les principales confessions religieuses et soutenue par le Président Félix Tshisekedi. Elle a déjà produit des résultats : une feuille de route publiée en août marque une étape décisive. Ouvrir l’espace civique et renforcer la cohésion sociale sont essentiels. Sans cela, les élections générales de 2028 ne pourront bénéficier d’un climat de sécurité et de confiance, » a-t-elle déclaré.
La feuille de route détaillée, dévoilée par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), l’Église du Christ au Congo (ECC) et d’autres plateformes religieuses le 25 août, articule un Processus national et inclusif de Paix. Cette démarche vise à trouver des solutions durables face à la persistance des conflits armés, notamment la résurgence de l’AFC/M23 et l’activité d’autres groupes armés déstabilisant l’Est.
Appel à l’inclusivité et au Rejet des Discours de Haine
Rappelant l’importance de l’inclusivité, la Cheffe de la MONUSCO a appelé l’ensemble de la classe politique à l’unité et à la retenue.
« J’appelle tous les responsables politiques à être inclusifs. À condamner les discours de haine d’où qu’ils proviennent. À choisir le dialogue. En même temps, j’exhorte la population à s’abstenir de tels discours, à ne pas propager ême désinformation et la mésinformation », a recommandé Mme Keita.
Ce plaidoyer survient alors que d’autres acteurs, comme le Conseil Interreligieux Congolais de Dodo Kamba, ont déjà exprimé des réserves quant au manque d’inclusivité de cette initiative et redoutent un possiblet « agenda caché ».
Tshisekedi Maintient son Cadre de Dialogue National
Bien que soutenant la feuille de route, le Président Félix Tshisekedi a réaffirmé, lors du deuxième congrès de l’Union Sacrée pour la Nation (USN), qu’aucune initiative de dialogue ne peut se dérouler en dehors de son cadre présidentiel. Il a rejeté toute forme de médiation orchestrée depuis l’extérieur du pays.
Le Chef de l’État a rappelé son attachement à deux initiatives diplomatiques internationales, l’accord de Washington et le processus de Doha, qu’il considère comme des outils aidant la RDC à se prémunir contre les influences extérieures visant à déstabiliser le pays, notamment sur le plan sécuritaire. Tshisekedi a ainsi circonscrit le dialogue national dans une vision de souveraineté et d’autonomie.
Célestin Botoleande