Le Chef de l’État et son prédécesseur semblent avoir des rapports difficiles. L’un cherche à s’affirmer en tant qu’un leader incontesté et incontestable et l’autre se laisse encore séduire par l’idée d’un potentiel retour au pouvoir.
Les deux petites idées qui émergent dans la tête de ces leaders sont véhiculées par leurs lieutenants mettant ainsi les 2 acteurs de l’alternance démocratique aux antipodes. Face aux défis immenses et aux problèmes multiformes du pays, Félix Tshisekedi peine à enfiler véritablement la chemise d’un « sapeurs-pompier » dont la maison en feu attend son intervention pour tenter de régler des problèmes intenses et potentiellement catastrophiques.
Félix Tshisekedi est-il « maître du feu » ?
Le Chef de l’État n’arrive toujours pas à maîtriser le feu. Moins de deux ans après sa prise de pouvoir, le 24 janvier 2019, Félix Tshisekedi est confronté à une classe politique de l’Opposition qui est très hostile à sa gouvernance. Il a rendu l’équation plus difficile à la faveur du schisme politique tel que nous l’avons constaté au cours de ces deux dernières années au pouvoir.
Le divorce FCC-CACH restera la plus lourde gifle (trahison) toujours mémorable reçue par la famille politique de Joseph Kabila. Dès lors, les inconditionnels Kabilistes sont engagés, d’une manière ou d’une autre, à lui rendre la monnaie de la pièce. Alors, la guerre est déclarée entre les pro-Kabila et Tshisekedi.
Mieux présent dans l’entourage du Chef de l’État congolais par ses collaborateurs qu’il a placés en toute connaissance de cause, Joseph Kabila sait aisément atteindre son successeur, dont le pouvoir reste encore fragile. Cela étant, il suffit d’une minuscule poussette pour le fragiliser et le retrouver à terre. « Raïs » comme l’appellent ses partisans est réputé stratège, l’une des caractéristiques d’un homme doué et « intelligent ».
Selon nos informations, il semblerait que Kabila a essayé plus d’une fois sans succès. Tous ses plans restent encore improductifs ou sont étouffés au stade embryonnaire de la chose. Et aujourd’hui, c’est pour cette affaire encore « ténébreuse » que François Beya est inculpé d’avoir fomenté un coup d’État contre l’Institution Président de la République.
Selon les services, Joseph Kabila s’était rendu à Bukavu et a « chargé un énergumène pour sensibiliser la jeunesse à se débarrasser de M. Tshisekedi qu’il qualifie d’un imbécile qu’il a placé au sommet du pays alors qu’il ne le mérite pas » , révèle Jeune Afrique dans son édition parue ce jeudi 18 août 2022.
Selon la même source, « l’ex-conseiller de Félix Tshisekedi lui a dissimulé des informations capitales », écrit JA dans ses colonnes, qui soutient avoir mené l’enquête de la confrontation de François Beya aux inspecteurs de l’Agence Nationale des Renseignements pendant trois mois. Dans la même optique, le député national Iracan Gratien de Saint Nicolas a fait part de son platonisme aux « leaders politiques » et à toute personne qui se retrouverait dans ce cas de figure.
« Ne vous réjouissez pas définitivement si quelqu’un vous aide à résoudre vos problèmes. Ne le rejetez surtout pas. De la même manière qu’il vous ait aidé à trouver solution, il peut aussi vous créer d’autres problèmes. Il reste plus intelligent en plus de bien vous connaître », déclare l’élu de Bunia en province de l’Ituri. Le député Katumbiste dit tout en quelques mots : la loyauté, reconnaissance et prudence, voilà des leçons qu’il partage à travers ce message posté sur son compte Twitter officiel.
Vers un « affrontement » sérieux ?
Kabila et Tshisekedi vont-ils se laisser aller à un affrontement plus ou moins accentué ? Tout est clair que les deux hommes seraient en train de se préparer à quitter la guerre de base intensité. À qui profitera tout ceci ? Peut-être à tout le monde, à l’un ou à l’autre, sauf au peuple congolais dont l’amélioration des conditions de vie n’intéresse pas l’exécutif national. Il continue à payer lourd tribut depuis des décennies.
Par Gaba