Par Edmond Izuba
Le poids numérique des élus acquis au chef de l’Etat s’accroît chaque jour à l’assemblée nationale au grand étonnement des chefs des partis politiques. Les défections sont devenues monnaie courante au sein du Front Commun pour le Congo (FCC). Des députés battant pavillon Mouvement pour la Libération du Congo et de Ensemble pour la République sont prêts à désobéir aux mots d’ordre de Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi. Avant la formalisation complète de l’union sacrée de la nation, il faut destituer le Premier ministre Ilunga Ilunkamba par une motion de défiance. Peu importe les motifs reprochés au chef du tout premier gouvernement sous l’ère Tshisekedi, c’est sa chute qui intéressent les soutiens politiques du futur gouvernement d’Union de nation voulue par le chef de l’Etat.
Conscient de cette réalité, le président de la République lance au front son bras séculier Jean-Marc Kabund. Il a été surnommé en coulisses « l’homme des situations difficiles ». C’est lui le premier à dire non aux sollicitations de deux grands opposants de Tshisekedi venus à sa rescousse pour le tirer de la gueule du FCC. Katumbi et Bemba ont quitté sans le dire le combat de Lamuka pour s’affilier à la vision de l’Etat de droit et des réformes (électorales, judiciaires et institutionnelles) de Félix Tshisekedi. Or la vraie bataille reste jusque-là au niveau non négligeable de la chambre basse du parlement. Là-bas, chaque changement opéré d’un bord politique à l’autre, est passible d’ un probable renversement de situation.
D’après des sources, les arithmétiques de Tshisekedi marchent comme prévues. Sur la calculatrice de son Union sacrée, à l’assemblée nationale, 256 députés seraient acquis totalement à sa cause, excepté les députés d’Ensemble pour le Changement et ceux du Mouvement pour la Libération du Congo. Tout compte fait, le FCC/USN tablerait déjà sur 167 députés associés aux 48 du CACH plus 41 députés estampillés AFDC. Qu’à cela ne tienne, plusieurs (députés) indécis MLC et Ensemble auraient déjà decidé de rejoindre les motionnaires. 40 députés d’Ensemble et une dizaine côté MLC, auraient donc opté pour la motion.
A la coalition Cap pour le Changement (CACH), Kabund colmate les brèches. L’ancien 1er vice-président déchu de l’Assemblée nationale s’est transformé en un fervent défenseur des dissidents de l’ancienne famille politique de l’ex président Joseph Kabila. Il a commencé par ratisser large avant de prétendre jouer un rôle majeur dans la nouvelle donne politique. Le président a.i de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti au pouvoir, distribue les cartes et les jetons de présence aux futurs patrons des institutions. L’avenir est plein de surprises.