Comme le Ponce Pilate à l’époque de Jésus, le président angolais Joào Lourenço, semble rien avoir contre la République démocratique du Congo, pays béni de Dieu.
Le médiateur dans la crise sécuritaire entre Kinshasa et Kigali n’a pas dissimulé la vérité sur la situation de l’Est. Connaissant le soutien tous azimuts du Rwanda à la rébellion à dominante tutsi du M23, Joào Lourenço a appelé Félix Tshisekedi à prendre deux ou trois importantes décisions qui vont dans la logique de la solution à la crise de l’Est.
« Si j’ai un conseil à donner au président Félix Tshisekedi, c’est de sortir de l’organisation de l’Afrique de l’Est et de demander le départ de l’EAC », a-t-il déclaré, estimant en son fort intérieur que cette organisation régionale fait le jeu de l’ennemi, apprend-t-on des sources concordantes.
Et de renchérir que cette force risque de se retourner contre lui, et ce, pour le plus grand malheur du peuple congolais. De ce point de vue, Joào Lourenço recommande au président congolais de reprendre la sécurité de son pays en dotant plus de moyens et de matériels de guerre à l’armée congolaise, capable de repousser l’envahisseur.
Ce n’est pas tout. Pour y arriver, Joào Lourenço a martelé sur l’unité nationale, qui doit être de mise afin d’en finir avec cette guerre. Il a, ainsi, fait mention noir sur blanc de l’ancien président de la République, Joseph Kabila, qui a beaucoup à apporter en ce qui concerne la résolution de ce conflit entre les deux voisins. Félix Tshisekedi est donc appelé à oublier le passé tumultueux entre les deux acteurs de l’alternance politique pacifique en RDC, à enterrer le seum et surtout à consulter Kabila, que l’on peut considérer «plus frère» que Paul Kagame, souligne la même source.
L’objectif poursuivi est de permettre à tout le monde de mettre son intelligence ou expertise à contribution pour la paix et la sécurité dans l’Est du pays. Joseph Kabila et Félix Tshisekedi de nouveau ensemble ? En tout cas rien n’est impossible en politique. Comme ils l’ont fait le 24 janvier 2019 lors de la cérémonie de passation civilisée du pouvoir, ils peuvent le faire encore demain surtout quand il s’agit de la nation.
L’idée aurait du mal à accrocher si elle venait d’un acteur politique congolais «en mal de promotion», mais elle sort de la bouche d’un chef de l’Etat voisin, qui aurait promis de se laver les mains au sujet de la guerre de l’Est si jamais l’irréparable arrivait à se produire dans la partie orientale de cet immense pays d’Afrique déchiré par la guerre depuis près de 3 décennies.
L’Angola, qui s’est construit grâce à l’intelligence locale tournée essentiellement vers l’industrie pétrolière, se révèle au fil des années comme un partenaire « sincère et crédible» par rapport à tous les 9 voisins de la RDC.
Par Gédéon ATIBU