La restitution de la relique du Père de l’indépendance de la RDC, le premier ministre, Patrice Emery Lubumba entre dans le cadre des biens culturels, des restes humains, et des documents d’archives pour les congolais, c’est ce qu’estime le professeur émérite Dibwe Dia Mwembu, historien à l’université de Lubumbashi.
Lors d’un échange avec notre rédaction ce mardi 21 juin 2022, il a indiqué que la relique de Lumumba a une grande valeur tant pour l’histoire du Congo et pour la culture funèbre chez les bantous, car cette dent représente tout son corps. Ce qui justifie sa mise en place dans un cercueil, et le deuil de Lumumba peut maintenant être levé.
« C’est très important, vous savez dans notre coutume, quand on n’a pas trouvé le corps, on ne peut pas prétendre lever le deuil. C’est à dire, comme Lubumba n’avait pas de tombe et c’est maintenant qu’il aura une tombe. Et donc, la relique symbolise même tout le corps, parce-qu’il est placé même dans un cercueil. Il faut dire que dans notre coutume lorsque quelqu’un mourait dans un centre urbain, on prélevait ses cheveux et ongles et on amenait ça au village. Ça symbolisait toute la personne et quand on enterre au village, c’est donc tout le corps qu’on a enterré et on peu lever le deuil. Et maintenant, pour le cas de Lumumba, c’est quand on va lever son deuil, et cette restitution entre dans le cadre de bien culturels, des restes humains, et des documents d’archives. Parce-qu’il y a ces trois éléments là qui font parti de la restitution », a-t-il expliqué.
Les autorités belges ont restitué, lundi à la République démocratique du Congo, le seul élément restant de la dépouille de l’ancien Premier ministre congolais, Patrice Emery Lumumba, assassiné le 17 janvier 1961 dans le Katanga aux côtés de deux compagnons de lutte.
La relique, une dent, contenue dans un coffret bleu vif a été remise officiellement à la famille Lumumba réunie au palais d’Egmont à Bruxelles, par le procureur fédéral belge, Frédéric Van Leeuw, assurant que « c’est grâce aux démarches judiciaires » entreprises par la famille que cette relique est restituée.
Par Gédéon ATIBU