Le Président kényan William Ruto, à la tête de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), a affirmé la détermination du continent à garantir et rétablir la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo. Lors d’un sommet conjoint avec la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), M. Ruto a précisé que cette initiative africaine n’était pas en concurrence avec l’accord de Washington et la déclaration de Doha, mais visait plutôt à en offrir un cadre d’application solide et unifié.
Dans une déclaration publiée sur son compte X, William Ruto a souligné que « un processus de paix inclusif et bien coordonné, mené par l’Afrique, est la voie la plus efficace pour faire taire les armes et rétablir une stabilité durable ». Il a assuré que les organisations régionales africaines sont unies dans cette démarche, et que leur travail offre un socle pour harmoniser les initiatives internationales au sein d’une approche continentale unifiée.
Une nouvelle structure pour unifier les efforts
À l’issue de cette rencontre, des mesures concrètes ont été prises pour unifier les efforts diplomatiques. Le communiqué final fait état de la fusion immédiate des structures de l’EAC, de la SADC et de l’Union Africaine (UA). Désormais, le médiateur de l’UA et le panel de facilitateurs EAC-SADC rendront compte à un Sommet conjoint et à l’Union Africaine. Un secrétariat technique conjoint, dirigé par la Commission de l’UA (CUA) à Addis-Abeba, a également été mis en place pour rendre cette nouvelle structure opérationnelle.
Un nouveau sommet extraordinaire est prévu dans les sept jours pour communiquer aux Chefs d’État les résolutions adoptées, et le président de la CUA, Mahmoud Ali Youssouf, a été mandaté pour en informer les autres États. Le sommet conjoint a également appelé à une mobilisation immédiate de ressources, en particulier pour l’aide humanitaire, qui sera centralisée et coordonnée par la Commission de l’Union Africaine.
Le contexte d’une paix encore fragile
Cette initiative africaine survient dans un contexte de tensions persistantes sur le terrain, malgré les récents accords internationaux. Si l’accord de paix de Washington entre Kinshasa et Kigali a ouvert la voie, et que la déclaration de Doha entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23 a posé des bases, leur mise en œuvre reste incertaine. Les mesures de confiance attendues pour la reprise des pourparlers, prévus au plus tard le 8 août, n’ont pas encore été concrétisées.
Face à ces blocages, l’initiative conjointe SADC-EAC et le soutien de l’Union Africaine représentent une tentative de donner un élan décisif et coordonné aux efforts de paix. L’objectif est clair : éviter que les accords signés ne restent lettre morte et honorer le calendrier de négociations qui devrait aboutir à un accord de paix global le 17 août.
Célestin Botoleande