Par Patrick Kitoko et Jean-Chrystome Luntadila
En République Démocratique du Congo, l’arrêté du Ministre de la fonction publique du 16 Avril 2020 portant mise en place et affectation des secrétaires généraux figure au centre des incompréhensions dans le chef des agents et fonctionnaires de l’Etat, les politiques ainsi que les paisibles citoyens bien que rapporté sur instruction du premier Ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
Bien avant cela, cette situation aux prises la présidence de la république, à travers le Directeur de cabinet adjoint du Chef de l’Etat, et le numéro un de la fonction publique en passant par le chef du gouvernement. A la base, la demande du D’Eberand Kolengele à la Ministre de la fonction publique de surseoir son arrêté.
«…cette mise en place étant intervenue en violation des dispositions et instruction précitées et en vue de préserver la paix sociale au sein de l’Administration publique en cette période d’état d’urgence sanitaire, je vous invite, sur instruction du président de la république, Chef de l’Etat, à rapporter ledit arrêté », note la correspondance du Dircab de Félix Tshisekedi au ministre de la fonction publique.
Faute administrative simple ou l’arbre qui cache la forêt ?
La fonction publique avait organisé un concours à travers la structure le Centre Chrétien d’Action pour Dirigeants et cadres d’entreprises au Congo (CADICEC en sigle), les résultats sont sortis, et, pour le cas de ce concours, les critères établis exigeaient que seul le candidat ayant obtenu en moyenne 60% puisse être retenu comme Secret général. Au vu de ces résultats, l’ancien ministre de la fonction publique Michel Bongongo avait constitué son dossier à soumettre à la présidence de la République, contenant la liste de 72 retenus, en vue de la publication de l’ordonnance présidentielle. Chose qui a été faite.
A l’avènement du nouveau pouvoir, au lieu d’appliquer la mise en place dans le cadre de la continuité de l’administration, le Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, Vital Kamerhe a du surseoir ce dossier en rendant publique une décision interdisant tout mouvement du personnel au sein de l’administration publique.
Pendant que les secrétaires généraux attendaient leur mise en place, en conformité aux contenus de l’arrêté laissé par l’ancien Ministre de la fonction publique après levé de la décision du directeur de cabinet du Chef de l’Etat interdisant tout mouvement de personnel au sein de l’administration publique, voilà que l’actuel ministre de la fonction publique viendra publier un nouvel arrêté faisant, dans son visa, référence aux ordonnances présidentielles, notamment l’ordonnance n°18/143B du 27 décembre 2018 portant nomination des agents de carrière des services publics de l’Etat au grade et à la fonction de secrétaire général.
Là où le bas blesse, le fond ou le contenu de l’acte de Mme le ministre est en désaccord avec l’ordonnance précité car portant des irrégularités.
Tenez, quelques personnes ne figurant pas dans les ordonnances précédentes sont inscrites dans l’arrêté du ministre. C’est le début de la politisation de ce dossier qui doit demeurer purement administratif.
Ce qui pousse les avertis à confirmer l’aspect nominatif des secrétaires généraux car le document de Mme Yollande Ebongo reprend des personnes inconnues des ordonnances présidentielles précédentes.
Actuellement plusieurs personnes appellent au recadrage et à la correction des erreurs commises par le ministre de la fonction publique, car son acte sacrifie carrément les ayants droit.
Aux dernières, une plainte a été déposée contre le ministre de la fonction publique en citation directe pour usage de faux.