Par Gédéon ATIBU
Le président Félix Tshisekedi se voit candidat à la présidentielle prévue en 2023. Le locataire de la cité de l’Union Africaine ne cache plus son intention de briguer un second mandat.
Celui qui avait été proclamé président en janvier 2019 se verrait bien candidat en 2023. Lors de sa tournée dans les provinces de l’Ex-Katanga, le président de la République Démocratique du Congo a levé un coin du voile sur ses ambitions politiques, appelant la population à lui renouveler sa confiance.
Ce discours est perçu différemment par les acteurs politiques. Certains estiment que Félix Tshisekedi est en campagne électorale pour un scrutin présidentiel prévu dans deux ans et d’autres aussi, à l’instar de Albert Moleka, essaye de relativiser le timing de cette annonce du Chef de l’État pour un second mandat.
« Dan l’histoire de l’humanité, on a eu très peu de Chefs d’État qui se sont volontairement limités à un seul mandat. Et peut-être dans l’histoire récente, on a eu Nelson Mandela qui, dès le départ savait et avait dit qu’il n’exercerait qu’un seul mandat. Par nature et habituellement chaque Chef de l’État compte exercer le plus de mandats que possible selon que la constitution le lui permet », a d’abord expliqué l’ancien directeur de cabinet et porte-parole du leader de l’UDPS de 2008 à mars 2015.
Depuis décembre 2020 , Félix Tshisekedi dispose de tous les leviers du pouvoir après avoir écarté son prédécesseur et ancien partenaire de l’ex-coalition au pouvoir, Joseph Kabila, et promet de poursuivre sa stratégie pour l’instauration de l’État de droit et de la paix en RDC .
« La présidentielle de 2023 est très proche, en même temps, est très loin. Encore faut-il organiser ces élections en 2023 », semble-t-il douter.
Et de poursuivre : « En ce qui concerne la candidature, il y aura plusieurs candidats. Certains seront éliminés avant les échéances proprement dites, mais d’autres pourront effectivement mettre en avant leurs candidatures et c’est le peuple qui choisira», prévient Albert Moleka Nkonzo, l’une de nos sources les mieux averties.
Trait final à l’accord de Nairobi !
Jusque-là personne n’avait su mieux le dire. Albert Moleka a de manière nette et claire expliqué à objectif-infos l’idée derrière le Chef de l’État Félix Tshisekedi en envisageant la possibilité d’un second mandat alors qu’il lui reste près de 3 ans de legislature.
« Maintenant pour le timing du discours du Chef de l’État parlant de sa volonté de se représenter c’est stratégique et c’est tactique. Il est de bon ton pour lui de dire clairement aux gens quelles sont ses intentions mais aussi de mettre un trait final aux accords de Nairobi avec Monsieur Vital Kamerhe », a-t-il décrypté.
Le bilan de Tshisekedi est statistiquement moins bien qu’à l’époque de Kabila.
Albert Moleka réalise que le pays fait sa descente aux enfers rien qu’à s’en tenir au bilan sur le plan social. La liste des denrées de première nécessité dont le prix a doublé, triplé voire quadrillé est très longue.
« Il n’y a aucune matière dont on pourrait être fier. Je crois que nous devons continuer à nourrir une certaine espérance que cette descente dans les abîmes en termes de résultats sur le plan social sera freinée de sorte que nous puissions remonter petit à petit.»
Félix Tshisekedi sur les traces de Kabila ?
Le plus grand adversaire du Président Tshisekedi sera son bilan à présenter au peuple congolais qui va le juger sur base du changement dans le positif qu’il aura lui-même reconnu.
Sur le plan social la RDC avec Félix Tshisekedi au volant ne fait pas de rebond, il en est ainsi de même en termes de violation des droits humains considérée comme la « faiblesse » du régime précédent.
« … Le plus important en tant que dirigeant du pays c’est les résultats que la population elle-même reconnaît. Et aussi bien-sûr, le respect des droits humains. vous savez, la faiblesse du régime Kabila ça toujours été son palmarès en termes de violations des droits humains, or les résultats des 2 dernières années de ce régime ne sont non plus très encourageants dans ce secteur. Il faut absolument faire un effort dans ce secteur »,a-t-il conseillé en conclusion.