Par Jean-Chrysostome Luntadila
En dépit des vastes promesses faites durant la campagne électorale de 2018, la situation jusqu’à ce jour demeure plutôt inquiétante et continuellement alarmante. Comme pendant le règne de son prédécesseur, l’actuel sénateur à vie, Joseph Kabila, le chef de l’Etat Félix Tshisekedi avait juré de ramener la paix et la stabilité politique, économique et sécuritaire en République Démocratique du Congo aux premières heures de son mandat.
Cependant, les réalités sur terrain démontrent plutôt un pays prisonnier d’une coalition beaucoup plus préoccupée par le partage des responsabilités dans la gestion du pays au lieu d’évoquer la sécurité, la défense, les finances, la justice, etc. D’ailleurs, ce dernier domaine demeure toujours entre les mains du regroupement de Joseph Kabila. Cela ne permet pas, en dépit des multiples appels et déclarations du peuple congolais et de la Société civile, au président Félix Tshisekedi de relever le pays, en plus de la situation dramatique de la pandémie de la Covid19 qui n’épargne aucune économie des pays du monde.
Les améliorations constatées dans le secteur économiques ne sont que, pour la plupart, un grand chiffre des dons d’appui financier des institutions internationales dans les secteurs vitaux de la RDC touchés et, bien entendu, en panne d’une prise en charge conséquente par l’État, notamment dans les domaines de la santé, l’éducation, et le développement où sans l’appui de l’aide internationale, la situation serait pire que chaotique.
Chose qui ne rassure aucun investisseur potentiel malgré des multiples voyages effectués par le président Félix Tshisekedi.
Il en est de même dans le secteur de la défense et sécurité qui, encore une fois, est géré par le regroupement de l’ancien président Joseph Kabila.
Aux dernières nouvelle, l’insécurité règne en maitre dans plusieurs coins du pays ouvrant ainsi la voie à de nombreuses incursions des pays voisins par manque d’autorité efficace de l’État. Conséquence : des déplacements massifs des populations vers les pays voisins, notamment depuis l’Ituri, dans l’ex Province Orientale, où les forces sud-soudanaises débarquées en territoire congolais continuent à envahir les localités congolaises et massacrer ses habitants.
Toujours à l’Est de la RDC, nombreux organismes humanitaires, des réfugiés et des droits de l’homme sont obligés d’intervenir pour soulager la souffrance des pauvres populations.
À Kinshasa comme à Lubumbashi, le taux de violations de droits de l’homme a malencontreusement augmenté, contre les acteurs politiques et des activistes des mouvements citoyens causant récemment mort des plus de 55 adeptes de la secte Bundu dia Kongo BDK à Kinshasa et au Kongo centrale, tous tués par balles réelles des services de la police.
De même à Goma, convient-il de souligner, 3 jeunes activistes des mouvements citoyens ont déjà, depuis 2019, trouvé la mort par balles réelles tirées par la police congolaise.
La démocratie qui semblait progresser a plutôt régressé. L’intolérance et les intimidations sont désormais des « armes » utilisées par des » milices » du pouvoir populairement connues sous le vocable » Wewa « . Ceux-ci, de manière courante et répétitive, dictent leur loi sur les routes, interpellent, accusent et font arrêter tous ceux qui semblent avoir une expression contraire au Parti au pouvoir, l’UDPS.
Durant la semaine qui a précédé la célébration de la journée de l’indépendance, une centaine d’entre eux ont envahi la maison communale de Barumbu, accusant sans la moindre preuve le bourgmestre Guillaume Ilunga de distribuer des machettes aux gros bras de sa juridiction afin de s’attaquer aux partisans de l’UDPS. Vérification faite, rien de tout cela n’était véridique.
Les « Sans-voix » sont aujourd’hui pris en étau entre les proches du pouvoir tant du camp du président Félix Tshisekedi que de l’ancien président Joseph Kabila, tous en coalition.
Contrairement à l’invitation lancée par le président Félix Tshisekedi à ses compatriotes éparpillés partout dans le monde, notamment en Europe et en Amérique, de revenir au pays pour sa reconstruction, c’est plutôt la déception qui a accueilli bon nombre d’entre eux.
Ceux-ci, tout en espérant se retrouver socialement et politiquement, seront plutôt la cible du régime du président Joseph Kabila qui contrôle encore les rouages sécuritaires.
Certains sont pourchassés, d’autres arrêtés et malmenés même depuis l’aéroport international de Ndjili. Laissant ainsi un goût amère d’un espoir de changement et de stabilité promis par le président Félix Tshisekedi.
Une des victimes en la personne de Trésor Masunga Mandiki, pourtant ancien sympathisant du parti au pouvoir du président Félix Tshisekedi, après avoir été longtemps traqué par les services de sécurité du président Joseph Kabila lors des élections malheureuses de 2011, avait de justesse trouvé refuge, grâce à des journalistes proches des organisations des droits de l’homme, vers l’Asie pour finir en Europe.
Cette situation a accru un nombre considérable des mécontentements parmi les Congolais de la diaspora. Beaucoup d’entre eux ont rallié la tendance de la « Résistance », l’opposition de la diaspora, contre le président Félix Tshisekedi et son partenaire, le président Joseph Kabila, tous deux de plus en plus considérés comme obstacle à la vraie démocratisation de la RDC.