Par Serge Mavungu
La disparition de l’ancien Premier Ministre, Singa Udjuu n’a pas laissé indifférent le Gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka.
L’autorité urbaine considère cette disparition comme étant une grande perte pour la Republique démocratique du Congo en général et pour le grand Bandundu en particulier qui perd un patriache digne.
« Ma présence au côté de sa famille était pour moi une façon d’exprimer tout ma compassion.Repose en paix cher aîné », peut-on lire dans son tweet.
Qui est N’singa Udjuu?
Joseph N’singa est né le 29 septembre 1934 à Nsontin dans la province du Bandundu. Il fait ses études à l’Université Lovanium. Il fut en 1967 avec Justin Bomboko et Étienne Tshisekedi à la création du Mouvement populaire de la révolution (MPR), le Parti-Etat qui consolida tous les pouvoirs à Mobutu.
En 1966, il devient Ministre de la Justice, pour devenir ensuite Ministre de l’Intérieur en 1969. Il est Premier commissaire d’État (Premier ministre) d’avril 1981 à novembre 1982. En 1986, il devient Commissaire d’État à la Justice, titre alors équivalent à celui de Ministre de la Justice. Il est de nouveau Ministre de la Justice de 1995 à 1997. En avril 1997, il fait partie du gouvernement de Likulia Bolongo en tant que Ministre du Plan et de Reconstruction nationale, avant de connaitre l’exil en Afrique du Sud.
Revenu d’exil sous les graces de M’zée Laurent-Désiré Kabila, il sera élu député national en 2006. Dans l’assemblée Nationale, il exerce les fonctions de rapporteur de la commission politico-judiciaire.
Après les élections de 2006 et celles de 2011, avant d’entamer les prochaines prévues pour décembre 2018 l’on constate que la méfiance est grande entre les forces politiques et la Commission nationale électorale et indépendante (CENI), institution chargée d’organiser les élections. Cette méfiance se manifeste aussi à l’égard du pouvoir judiciaire au risque que chacun veuille se rendre justice.
Cette situation, si elle persiste, elle est susceptible d’entrainer des contestations dans tous les sens car au sein même de la population le pouvoir judiciaire a perdu à ce jour toute crédibilité et la classe politique validera difficilement les décisions de la CENI avant et après les élections. Pour éviter les dérapages, le Chef de l’Etat devrait réfléchir sérieusement et placer un homme compétent, d’expérience et qui a déjà fait ses preuves dans le passé pour mieux gérer la Justice et les droits humains en RDC.
Pourquoi pas des personnages de la carrure de Joseph N’singa UDJUU qui vient d’ailleurs de regagner Kinshasa après 6 mois passé avec les habitants du Mai Ndombe , l’homme parait très en forme. Il a fait ses preuves et assure durant ses 55 ans de carrière politique. Toutes les fois qu’il a géré la justice, la qualité du traitement des magistrats et les conditions carcérales n’ont jamais été remis en cause par l’opinion internationale, encore moins celle nationale.