Par Edmond Izuba
Après avoir défendu avec brio le Rapport l’examen national volontaire des objectifs de développement durable (VNR-ODD) de la RDC au Forum Politique de Haut Niveau (FPHN) des Nations-Unies les Nations Unies, le 16 juillet 2020 dernier, pour la première fois depuis l’adoption des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) par les Nations-Unies en 2015, le Vice-premier ministre en charge du plan l’a présenté aux membres du gouvernement ce lundi 20 juillet 2020 en présence du représentant du système des Nations Unies et du vice-premier ministre de l’intérieur et sécurité représentant le Premier ministre Ilunga Ilunkamba.
Absente de cette initiative des Nations Unies depuis 2015, à cause de ses nombreuses crises multiformes, la RDC se veut résolument engager, à travers son VPM du plan, de rendre obligatoire ce rapport annuel pour ne pas faire rater au pays le rendez-vous des atteintes des Objectifs de développement durable.
Lors de son exposé, Elysée Munembwe a relevé que la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD) s’est déroulée dans un contexte marqué par une croissance démographique de 3,3% plaçant le pays parmi les pays le plus peuplé d’Afrique, avec près de la moitié de la population ayant moins de 15 ans ; une urbanisation rapide, soit 44,5% de la population, entrainant des problèmes sociaux.
Une situation économique à faible niveau de revenu par habitant, avec une forte dépendance vis-à-vis des exportations des matières premières ; un ralentissement de la croissance économique dû à la baisse des cours des matières premières ; un secteur informel prépondérant.
Le plan politico-sécuritaire était caractérisé par un retard du processus électoral dû notamment aux problèmes de financement et aux crises multiformes ; une organisation des élections en décembre 2018, sur financement propre, qui a permis une passation pacifique du pouvoir; une persistance des conflits armés dans la partie Est du pays, de plus en plus concentrés dans les provinces de l’Ituri, Nord et Sud-Kivu.
Riche de 95 pages, préfacé par le président de la république Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et un avant-propos du chef du gouvernement, le Rapport d’examen national volontaire des Objectifs de développement durable a été richement nourri grâce à la participation des ministres sectoriels, les membres de la société civile, les acteurs du secteur privé et les partenaires.
Des progrès significatifs ont été enregistrés dans plusieurs domaines sociaux quoique la situation demeure toujours préoccupante. La santé procréative maternelle, néonatale et infantile ont connu de fortes améliorations. Et l’accès à l’éduction s’est nettement amélioré, notamment avec l’accélération de la gratuité de l’éducation de base. De même que l’égalité entre les sexes, bien qu’en progrès, est encore en deçà du seuil requis. Mais des réformes sont mises en œuvre pour, entre autres, élargir la couverture de la protection sociale.
Pour David McLachlank, représentant du système des Nations Unies en RDC, salue à sa juste valeur ce rapport qui expose les forces et faiblesses, mais aussi les voies et moyens pour affronter les défis avec plusieurs fenêtres des opportunités. D’après lui, sans ce rapport technique, le pays serait privé d’un appui majeur des pays donateurs des Nations Unies pour l’atteinte des grands Objectifs du développement durable d’ici 2030.