Un vent d’espoir souffle sur la République Démocratique du Congo après la signature de la Déclaration de principes à Doha. Le Vice-Premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a confirmé qu’un échange de détenus entre Kinshasa et la rébellion AFC/M23 est une mesure de confiance primordiale, bien que sa mise en œuvre immédiate ait rencontré des obstacles. L’objectif est clair : transformer la détention forcée de part et d’autre en une véritable « Libération Express ».
Ces mesures de confiance, initialement envisagées juste après la signature, seront désormais un pilier fondamental du futur accord de paix. « Il pourra s’agir par exemple de la libération des prisonniers de part et d’autre », a expliqué Jacquemain Shabani. Cette démarche vise à bâtir la confiance mutuelle et à confirmer la volonté des parties d’appliquer pleinement l’accord à venir.
Qui est Concerné par cet Échange Crucial ?
Cette mesure a une portée considérable. Elle englobe des membres des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) détenus en RDC, ainsi que d’autres retenus à l’étranger, notamment au Rwanda, un pays accusé de soutenir l’AFC/M23. Des civils, des acteurs de l’administration publique, des figures politiques et même des défenseurs des droits de l’homme, qu’ils soient détenus sur le territoire congolais ou à l’étranger, sont également concernés. De plus, cette initiative abordera les questions liées aux territoires occupés et au retrait des forces belligérantes.
Le CICR, un Partenaire Indispensable
Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a déjà exprimé sa disponibilité à faciliter cet échange de détenus. La Déclaration de principes de Doha recommande d’ailleurs explicitement la « mise en place d’un mécanisme, sous facilitation du CICR, pour organiser la libération des détenus d’intérêt ». L’implication du CICR est essentielle pour garantir l’humanité et la neutralité de ce processus délicat.
La signature de cette Déclaration de principes, fruit de trois mois de négociations directes sous l’égide du Qatar, marque une étape significative vers un accord de paix global. Cependant, le chemin reste semé d’embûches. Les accusations mutuelles de renforcement militaire sur les lignes de front persistent, Kinshasa suspectant notamment l’AFC/M23 de vouloir prendre le contrôle d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu.
Malgré ces tensions sous-jacentes, la volonté affichée d’échanger les détenus envoie un signal positif. Reste à espérer que cette « Libération Express » ouvre véritablement la voie à une paix durable pour la RDC, et ne soit pas qu’une simple parenthèse.
Célestin Botoleande