Par la Rédaction
La République Démocratique du Congo reste à jamais un pays pétri de traditions et coutumes. Depuis l’époque coloniale jusqu’à nos jours dans certaines contrées du pays, les tributs respectent les Us et Coutumes avant de donner en mariage leur fille ou fils.
D’après les témoignages recueillis au près d’un notable du Kongo-central, qui s’est exprimé sous le sceau de l’anonymat, sa province n’est pas non plus épargnée par ce genre des traditions. À l’en croire, le Kongo-central passe par la tradition « Kikumbi », avant de donner une fille en mariage.
Quels en sont les préalables? Et Comment se passe le « Kikumbi »?
« Pas question d’être deviergée. La virginité reste une condition sine qua non pour cette tradition », a lâché le notable avant de signaler que ce rituel marque le passage d’une fille de l’enfance à l’âge nubile.
À la question de savoir les différents scénarios qui mènent à la réussite de cette tradition, l’interviewé a tout d’abord noté que le « Kikumbi » se prépare à l’insu de la future mariée.
Et de relater :
« La famille de la jeune fille prépare l’événement, elle informe tous les autres membres de la famille. Elle prépare les vêtements que la fille se servira pendant la cérémonie, et prépare une patte faite à partir du frottement du bois rouge et du sable avec de l’eau. La patte prendra la couleur rouge écarlate. C’est cette patte qu’on appelle TUKULA; ensuite une cabane ou une chambre nommée NZO KUMBI servira de lieux de cérémonie ancestrale sur le corps de la fille et elle sera appelée Kikumbi durant le temps que prendra la cérémonie, d’habitude plus ou moins deux semaines. »
Notons qu’à ce stade, la fille est en voyage forcé dans le but toujours de ne pas être au courant de toutes les cérémonies. Entre-temps, les membres de la famille de l’homme choisi comme époux (à l’insu de la fille toujours), assiègent déjà la maison des parents de la fille.
Qu’est-ce qui marque le début des cérémonies proprement dites ?
Avec une méthode chronologique, le notable précise :
« Le matin du jour-j, les cérémonies débutent par la préparation des nourritures traditionnelles à l’exemple de Bizangi, Mayaka, etc. Des tam-tams retentissent, des danses et chants entonnés. Ça marque le début des activités ».
À ce moment, l’un des membres de la famille va duper la fille qu’un incident grave est survenu chez ses parents. Objectif, ramener la future mariée sous le toit parental pour accomplir « la tradition forcée. »
Et l’interviewé de poursuivre :
« Tous les membres de la famille seront au courant que la fille est déjà en route…du coup, tout Tam-tam et autres instruments s’arrêtent. Arrivée à la maison, la fille va forcément confirmer cette mauvaise nouvelle lui transmise eu égard à la foule de personnes dans la parcelle de ses parents. Elle va alors s’effondrer en larmes sous le coup de l’émotion. Elle ne restera pas isolée. Un groupe de personnes viennent avec de la patte rouge « Tuluka » et frappent sur le visage de la fille pour l’empêcher de voir et sur tout son corps avant d’être transportée dans la chambre; et les membres de la famille crieront Wolooooo woloooo ».
Mais qu’est-ce qui se passe dans la chambre ?
Chambre, l’endroit où une vielle maman transmettra l’éducation sexuelle à la fille comme exiger par la tradition woyo. Et dans certaines familles, l’incision est recommandée surtout si celles-ci sont moins nombreuses question de permettre à la fille d’être celle qui multipliera la famille.
Qui prendra la jeune fille au mariage ?
« C’est tout homme qui aura des moyens financiers quelque soit son âge. L’essentiel est qu’il soit à même de payer la dote. Cet homme va se présenter pour embrasser la fille dès la sortie de la maison de Kikumbi », a signalé le notable.
À préciser, la fille n’a pas le droit de refuser l’homme choisi par la famille. Bref, ce mariage est avant tout forcé.
Que se passe-t-il si la jeune fille refuse le Kikumbi et tombe enceinte ?
L’auteur de la grossesse et la jeune fille, renseigne le notable du Kongo-central, passeront par le rituel appelé « Mbumba » qui va les exiger à danser toute nue devant le village et payera des amendes. Après, conclu-t-il, les Chefs Coutumiers de cette contrée du pays invoqueront les ancêtres d’épargner les concernés d’un éventuel châtiment.