Réunis à Nairobi lors du 3e conclave des Chefs d’État de l’Afrique de l’Est, les pays membres ont décidé du déploiement rapide d’une force militaire régionale afin d’éradiquer les groupes armés dans les provinces de l’Ituri, du Nord et Sud-Kivu.
Cette décision ne semble pas enchanter bon nombre d’observateurs qui ne voient que la farce des agresseurs déguisés en agents de paix. Préoccupé par la situation de l’Est du Congo, le député Delly Sesanga cherche à savoir sur la vraie nature et contenu des accords que le gouvernement congolais aurait signés avec les pays membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est.
L’élu de Luiza au Kasaï-central estime humblement que la « paix ne s’achète pas, au risque de devenir un État client. La paix se construit et se défend ».
Dans son adresse de ce mardi 20 juin, le président du parti politique Envol propose l’ingénieuse idée de réforme profonde des forces militaires de la République démocratique du Congo au lieu de faire chaque fois appel aux pays de la région qui viennent avec des agendas cachés.
”On ne fera jamais l’économie de la guerre sans une réforme profonde et sérieuse de nos forces armées. En évitant en interne, de poser avec courage, les vrais problèmes de notre défense nationale pour y trouver des solutions durables, un jour nous finirons par perdre l’essentiel : l’âme de notre Nation , son indépendance nationale , sa souveraineté et son intégrité territoriales chèrement acquises”, a-t-il indiqué.
L’un des points cardinaux du G13, le député Delly Sesanga demande expressément au Président Félix Tshisekedi de mettre les accords de Nairobi à la disposition du Parlement congolais pour relecture afin d’éviter les pièges des agresseurs qui ne se limitent pas au Rwanda dans EAC.
”Le pouvoir a le devoir de révéler les contours de ses engagements au peuple congolais qui a le droit de le savoir par ses dirigeants autrement que par les États tiers. Ceci , afin de permettre au peuple souverain, de ratifier ou non, directement ou par ses représentants, la teneur de ces engagements”, demande-t-il.
Ancien belligérant dans le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, Sesanga croit savoir que ”le deal de Naïrobi soulève plus des questions qu’il n’en résout. Quel est le format de cette force régionale et la répartition des contingents par pays membre de l’EAC ? Quels sont les missions et le concept opérationnels ? Quelles sont ses règles d’engagement ? Qui finance le coût des opérations ?. Ce sont toutes ces questions auxquelles l’élu du peuple voudrait d’amples explications de la part du gouvernement congolais.
Les tensions continuent de s’accroître entre les deux pays à la suite de nouveaux affrontements entre les rebelles du Mouvement du 23 Mars, M23, et l’armée congolaise qui ont déplacé des dizaines de milliers de personnes à l’Est du Congo.
Visiblement, ce dernier pic de tension est dû aux allégations du Congo selon lesquelles le Rwanda soutiendrait les rebelles du M23.
Par Gaba