Le paysage politique du Sankuru s’est brusquement transformé ce lundi 26 mai, avec le vote par l’Assemblée provinciale de la déchéance du gouverneur Victor Kitenge Kanyama. Une décision qui intervient dans un contexte de haute tension, et sur fond de problèmes de santé pour le chef de l’exécutif provincial, ajoutant une couche dramatique à ce feuilleton politique.
La nouvelle est tombée alors que le gouverneur Kitenge était aux prises avec un grave malaise cardiaque, survenu la veille, dimanche 25 mai, en pleine réunion « extraordinaire et d’urgence » du Conseil provincial de sécurité. Évacué d’urgence vers Mbuji-Mayi pour des soins, son absence justifiée n’a pourtant pas infléchi la détermination des députés provinciaux. La plénière dédiée à l’examen de la motion de défiance a été maintenue, scellant le sort de Victor Kitenge et révélant une fracture profonde entre l’exécutif et l’organe délibérant.
Incompétence et Insécurité : Les Poids Lourd de la Déchéance
Les griefs retenus contre le gouverneur déchu sont lourds et résonnent avec les préoccupations citoyennes. Les élus ont dénoncé une « incompétence notoire », traduite par une incapacité patente à enrayer la spirale de l’insécurité qui gangrène plusieurs territoires du Sankuru. Au-delà du volet sécuritaire, les députés ont pointé du doigt un « manque de résultats concrets dans la gestion des affaires provinciales », alimentant un climat de grogne populaire et une crise de confiance généralisée. Ce vote de défiance est donc bien plus qu’une simple sanction politique ; il est le reflet d’un ras-le-bol face à une gouvernance jugée inefficace.
Horizon Incertain pour le Sankuru
La destitution de Victor Kitenge Kanyama ouvre inévitablement une nouvelle page d’incertitude dans cette province du centre de la RDC, déjà coutumière des soubresauts institutionnels. En attendant la désignation d’un gouverneur intérimaire, le Sankuru se retrouve à la croisée des chemins, entre l’urgence de stabiliser une situation sécuritaire précaire et la nécessité de recomposer les cartes du pouvoir local. La vacance du fauteuil de gouverneur laisse entrevoir des manœuvres et des tractations intenses en coulisses, tandis que la population attend des réponses concrètes à ses défis quotidiens.
Célestin Botoleande