Par la Rédaction
Au cours d’une tribune télévisée soutenue par l’UNICEF des experts de l’éducation ,Guy Lombela et Rombaut Nana affirment que l’enseignement de base en RDC a toujours été gratuit.
Et ce n’est que vers les années 1990 que l’État congolais, se sentant essoufflé pour payer la rémunération des enseignants, a autorisé aux parents de venir à sa rescousse en contribuant à la motivation des hommes de la craie blanche.
C’est à ce moment précis que débuta, selon Rombaut Nana, le dérapage dans les chef des enseignants et du personnel administratif.
« Du coup, nous avons oublié de revenir à la normale, c’est-à-dire à la gratuité , et celle-ci ne peut faire l’objet d’aucune confusion parce qu’elle concerne uniquement l’enseignement de base, de la première arrivée de l’enfant à l’école jusqu’à la 8ème, afin de faire revenir les enfants qui sont hors du système éducatif à l’école comme le veut la Constitution du pays », affirme cet expert membre de la structure « Accès, Lecture et Rétention » (ACCELERE), spécialisée dans l’éducation.
Il faut indiquer que le Chef de l’État congolais, animé par cette vision, veut donner un nouvel élan à l’enseignement, quitte aux différents protagonistes de travailler dans ce secteur pour sa matérialisation de ce projet, a-t-il renchéri.
Pour sa part, Guy Lombela s’est appesanti sur le système éducatif congolais.
Il a apporté une lumière par rapport à sa compréhension.
Au Congo, dit-il, le système éducatif est divisé en deux. Il y a d’un côté le privé et de l’autre le public. Et dans le public, Il y a les écoles dites officielles et les écoles dites conventionnées. Et la gratuité est l’apport de l’État pour accompagner l’éducation dans le sous-secteur officiel et conventionné. Ce qui n’est pas le cas dans le privé qui est l’apanage des commerçants intéressés par le côté lucratif de l’education. Pour ce faire, le privé présente au départ, qui vient présenter son projet en tenant compte des limites imposées par la loi et fixe un montant qui correspond à son service.
L’État ne s’intéresse pas à ses bénéfices mais veille à ce qu’il respecte les normes de base validées dans l’éducation.Il arrive que dans certains cas,comme à Lubumbashi dans le haut-Katanga,les écoles privées soient plus nombreuses que celles du public. Ceci, parce qu’il n’y avait, par le passé, la politique publique de construction des écoles n’étaient pas soutenues. Et les privés sont donc venus à la rescousse de l’État.
Bien que la gratuité soit confrontée à des difficultés financières quant à son application effective, il y a un autre problème qui s’ajoute, celui de détournement de fonds alloués à sa mise en oeuvre. Les deux experts condamnent ce comportement et recommandent au Président de la République de pousser le Gouvernement à prendre des mesures qui puissent permettre de mobiliser des recettes pour la réussite de la gratuité d’une part et d’autre à la justice de sanctionner sérieusement les auteurs des détournements.
Du reste, Guy Lombela et Rombaut Nana recommandent aux protagonistes politiques et de l’éducation de ne pas lier la gratuité de l’enseignement de base au mandat politique de l’actuel Chef de l’État, car celle-ci doit aller bien au-delà.
« Au demeurant, l’on devra comprendre que la gratuité dont est question est un élément déclencheur du développement de notre pays, et d’une manière synchrone, nous sommes obligés d’appuyer le Chef de l’État pour réussir ce pari », concluent-ils.