La bourgade de Kasaza, située dans le territoire de Fizi, au Sud-Kivu, a été le théâtre d’une tragédie nocturne entre le jeudi 8 et le vendredi 9 mai 2025. Une pluie torrentielle d’une rare violence s’est abattue sur la localité, laissant derrière elle un sillage de désolation et un bilan humain et matériel qui ne cesse de croître, plongeant la communauté dans un deuil profond et une précarité alarmante.
Selon les informations relayées par l’administrateur du territoire de Fizi, Samy Kalonji, le décompte macabre fait état, à l’heure actuelle, de plus de 110 dépouilles repêchées. Outre cette perte humaine considérable, on déplore également une quarantaine de blessés et un désastre immobilier conséquent, avec près de 150 habitations réduites à néant. La catastrophe a jeté à la rue quelque 850 âmes, désormais privées de toit et de tout moyen de subsistance.
Sur le terrain, l’urgence et la douleur sont palpables. Les opérations de recherche et de sauvetage se poursuivent avec acharnement, menées principalement à la main par des habitants et des secouristes improvisés. Cette méthode rudimentaire laisse malheureusement présager un bilan humain encore plus lourd dans les jours à venir, tant l’étendue des dégâts et le nombre de personnes potentiellement ensevelies sous les décombres restent incertains.
Face à l’ampleur de cette catastrophe naturelle, l’administrateur Samy Kalonji a lancé un cri du cœur, un appel pressant à la solidarité nationale et internationale. « Nous lançons un appel vibrant au gouvernement national et provincial afin qu’ils se mobilisent sans délai pour nous apporter l’aide indispensable. Il est impératif d’offrir une sépulture digne à nos frères et sœurs disparus, dont de nombreux corps jonchent encore le sol. Nous avons un besoin urgent de cercueils et d’un accompagnement logistique et financier pour organiser des obsèques conformes à la dignité humaine », a-t-il déclaré avec gravité.
L’appel s’étend également aux organisations humanitaires, dont l’intervention est jugée cruciale pour venir en aide aux centaines de familles sinistrées. Livrées à elles-mêmes, ces dernières passent des nuits à la belle étoile, exposées aux intempéries et privées des besoins essentiels tels que l’abri, la nourriture et les soins médicaux.
La situation à Kasaza demeure critique et profondément traumatisante, selon les mots de l’administrateur de Fizi. Il insiste sur la nécessité d’un élan de solidarité généralisé, dépassant les frontières, pour apporter un réconfort et une assistance concrets aux victimes de ce désastre. La reconstruction et le soutien psychologique à long terme s’annoncent comme des défis majeurs pour cette communauté durement éprouvée. Les regards sont désormais tournés vers les autorités et les acteurs humanitaires, dans l’espoir d’une réponse rapide et efficace à cette tragédie.
Célestin Botoleande