Par Paul-Valery Nkoto
Plusieurs facteurs ont poussé Docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix, à démissionner de ses fonctions de Vice-président du Comité multi-sectoriel de riposte au Coronavirus dans la province du Sud-Kivu et de président de la commission Santé.
«L’impossibilité de disposer dans notre province de RT‐PCR permettant de confirmer rapidement le diagnostic des Covid+. Le délai requis, de plus de deux semaines, pour recevoir les résultats des prélèvements envoyés à l’INRB à Kinshasa, a constitué un handicap majeur pour notre stratégie basée sur « tester, identifier, isoler et traiter », a déclaré Denis Mukwege ce 10 juin 2020.
Dans sa lettre de démission dont la copie est réservée au gouverneur de province Déo Ngwabidje, Mukwege fustige aussi «un relâchement des mesures de prévention par la population, un déni des réalités, l’impossibilité de faire respecter les mesures barrières, la porosité de nos frontières avec le retour massif de milliers de compatriotes venant de pays voisins sans avoir été mis en quarantaine, ont diminué l’efficacité de notre stratégie».
Les faiblesses organisationnelles et l’incohérence entre les différentes équipes responsables de la riposte à la pandémie dans la province du Sud-Kivu, ont été également dénoncé par le gérant de l’hôpital de Panzi.
En prenant ses distances, Docteur Denis Mukwege préfère se consacrer entièrement à ses responsabilités médicales et de soigner cet afflux de malades à l’hôpital de Panzi. Il reste tout de même persuadé que la division provinciale de la santé et le ministre de tutelle seront en mesure à même d’assurer la mise en oeuvre des stratégies initiées ensemble.