Le Palais du Peuple s’apprête à vivre un temps fort de la nouvelle législature. La primature, sous la houlette de Judith Suminwa Tuluka, est attendue de pied ferme ce mardi 15 avril dans l’hémicycle. L’annonce, faite ce vendredi par le speaker de la chambre basse, Vital Kamerhe, met en lumière la volonté du Parlement de scruter de près la feuille de route gouvernementale face à la crise humanitaire qui frappe Kinshasa.
Selon les dires du président de l’Assemblée nationale, il s’agit d’une « invitation » formelle adressée à la cheffe de l’exécutif, accompagnée d’un quarteron de ministres clés. L’objectif affiché : obtenir des clarifications substantielles sur l’architecture du plan d’aide humanitaire concocté par le gouvernement. Les élus du peuple entendent décortiquer les mesures envisagées à court, moyen et long terme pour répondre aux conséquences dévastatrices des récentes pluies diluviennes qui ont endeuillé la capitale.
Le bilan humain, désormais établi à un tragique seuil de 43 décès, et le cortège de plus de 2.000 sinistrés recensés par les autorités, confèrent à cette convocation un caractère d’urgence politique et humanitaire. La représentation nationale, gardienne des intérêts de la population, entend s’assurer de la proactivité et de l’efficacité de la réponse gouvernementale face à cette catastrophe naturelle.
L’exécutif, confronté à la nécessité de reloger et d’assister un nombre croissant de victimes, a mis en place des sites d’accueil temporaires, notamment le stade Tata Raphaël, l’école Lumumba et le site de Kimwenza. Toutefois, cette réponse immédiate ne saurait suffire. Les parlementaires chercheront sans nul doute à obtenir des garanties sur la pérennité de l’assistance, les modalités de reconstruction et les stratégies de prévention pour minimiser les risques futurs.
Cette séance plénière s’annonce donc comme un test politique majeur pour la Première ministre et son équipe. Au-delà des déclarations d’intention, les députés attendront des engagements concrets et un calendrier précis de mise en œuvre des actions. L’opinion publique, marquée par la douleur et l’inquiétude, observera avec attention le déroulement de ces échanges, scrutant la capacité de la nouvelle administration à traduire ses promesses en actes tangibles sur le terrain. L’équation humanitaire kinoise s’invite donc au cœur du débat parlementaire, plaçant l’exécutif face à ses responsabilités.
Célestin Botoleande