Trois ressortissants chinois ont comparu ce lundi devant le tribunal de grande instance de Bukavu, pour répondre des charges d’exploitation illégale d’or dans le territoire de Mwenga, au Sud-Kivu. Ce procès, ouvert en flagrance, suscite un vif intérêt dans une région où l’exploitation minière artisanale est souvent synonyme d’illégalité et de prédation.
Les accusés, présentés comme de simples « déclarants d’or », selon leurs dires, font face à sept chefs d’accusation, notamment le séjour irrégulier, l’achat illicite de minerais, l’exploitation illégale, le blanchiment d’argent et la fraude. Ces accusations graves mettent en lumière l’ampleur des activités illégales qui gangrènent le secteur minier congolais.
Le ministère public, soutenu par les parties civiles (dont des chefferies locales et le Centre d’Expertise, d’Evaluation et de Certification des substances minérales précieuses et semi-précieuses), a souligné les conséquences néfastes de ces pratiques sur l’environnement et sur les communautés locales. L’arrestation des prévenus, en possession de 10 lingots d’or et d’une importante somme d’argent en liquide, vient renforcer les soupçons pesant sur eux.
Ce procès intervient dans un contexte marqué par une recrudescence de l’exploitation illégale des minerais en RDC, notamment dans l’est du pays. Les ressources minières, particulièrement l’or, constituent une source de revenus importante mais aussi un facteur de conflit et de corruption.
L’issue de ce procès sera suivie de près par l’opinion publique congolaise et internationale, car elle pourrait avoir des implications importantes pour la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles en RDC.
Célestin Botoleande