La province de la Tshopo a franchi une étape décisive dans la protection de sa faune emblématique. La capture et le commerce des perroquets sont désormais proscrits sur l’ensemble du territoire provincial, une mesure officialisée par un arrêté signé le vendredi 19 mars par le Gouverneur de province. Cette décision, rendue publique par la ministre provinciale de l’Environnement en marge de la Journée internationale des forêts, vient renforcer les initiatives nationales visant à endiguer le trafic de ces oiseaux menacés.
Un écosystème en péril
L’écosystème de la Tshopo, riche en biodiversité, est mis à rude épreuve par le commerce illégal de perroquets. Selon des sources proches de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), entre 2 000 et 3 000 perroquets quittent chaque mois Kisangani pour alimenter le marché noir à Kinshasa. Ces chiffres alarmants soulignent l’urgence d’agir pour éviter la disparition de cette espèce, dont la fragilité est exacerbée par les conditions de capture et de transport.
Un taux de mortalité alarmant
« Sur 100 perroquets capturés, seuls 30 à 40 % survivent », alerte un expert de l’ICCN. Ce taux de mortalité élevé aggrave le déclin de l’espèce et menace l’équilibre écologique de la région.
Un coup dur pour les trafiquants
L’arrêté provincial marque un coup dur pour les trafiquants, en limitant considérablement le transit de perroquets à Kisangani, y compris ceux en provenance d’autres provinces comme le Maniema. Cette mesure vise à assécher les filières du commerce illégal et à protéger les populations de perroquets dans leur habitat naturel.
Des volières pour la réhabilitation
Afin d’assurer la survie des perroquets saisis, l’ICCN prévoit la construction de trois à quatre volières de réhabilitation. Ces structures, mesurant 5 mètres de haut et 8 mètres de large, permettront aux oiseaux de reconstituer leurs ailes avant d’être relâchés dans leur milieu naturel.
Un appel à la vigilance
La protection des perroquets de la Tshopo est un enjeu majeur pour la conservation de la biodiversité régionale. La mise en œuvre effective de l’arrêté provincial et la lutte contre le trafic illégal nécessitent une vigilance accrue et une collaboration étroite entre les autorités, les organisations de conservation et la population locale.
CB