Les autorités militaires de l’état de siège ont totalisé depuis vendredi 06 mai 2022, une année à la tête des provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.
Cette mesure spéciale décrétée par le Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi vise essentiellement à restaurer l’autorité de l’état en anéantissant les groupes armés négatifs et en restaurant la paix à l’Est de la RDC. Mais au regard des violences contre les civils dans les régions de Beni et Irumu, le bilan est trop critiqué en Ituri après l’échéance d’une année.
Certains ituriens qui pensaient respirer la sécurité pendant ce régime militaire estiment que « pendant l’état de siège est égal à avant l’état de siège » vu que les exactions et hostilités des groupes armés se sont accentuées contre les civils et militaires.
« Les gens meurent comme avant, il n’y a pas une grande différence entre l’état de siège et comme nous vivions avant l’état de siège. D’où le bilan est mitigé », pensent certains habitants de Bunia interrogés par objectif-infos.cd.
Pour sa part, la société civile, coordination provinciale de l’Ituri dresse un bilan humain de plus de mille (1.000) civils tués lors de ce régime militaire. Elle s’interroge sur le pourquoi d’autres groupes armés inexistants sont-ils nés pendant l’état de siège ?
L’unique alternative pour sa réussite, recommande-t-elle, est de privilégier les actions sécuritaires au détriment de l’aspect développement, mission pour laquelle cette mesure a été décrétée.
« Au-delà de 1000 civils qui ont été tués, nous n’avons pas autres recommandations aux gouvernants que de leur dire de faire ce pourquoi l’état de siège a été décrété, en l’occurrence sécuriser la population et ses biens », propose l’ingénieur Dieudonné Lossa, coordonnateur de la société civile provinciale de l’Ituri.
En réaction, le gouvernement provincial reconnaît que beaucoup restent encore à faire pour arriver à l’objectif recherché. Il compte à 70% toutes ses actions menées depuis sa prise des fonctions.
« Nous avons atteint jusqu’aujourd’hui 70% des résultats sur terrain et ces résultats sont palpables. Même les aveugles voient ce que nous avons fait à peu de temps », ajoute le lieutenant Jules Ngongo qui reconnaît, toutefois que beaucoup restent encore à faire pour atteindre l’objectif escompté, celui de « zéro violence, zéro tuerie ».
Décrété le 03 mai 2021 et entré en vigueur le 06 mai de l’année dernière, rappelons-le qu’en Ituri, le gouverneur Luboya et son vice Alongabony Benjamin étaient arrivés à Bunia le 11 mai.
Par Gédéon ATIBU