Par Jean-Chrysostome Luntadila
Pour avoir exigé son décompte final à la suite d’un licenciement irrégulier, Monique Gieskes, mère des enfants et soixantaine révolue, subit une saga judiciaire 12 ans après avoir servi comme mandataire de Vlisco internationale au sein de Vlisco Congo et gérante de ladite société.
Elle a été condamnée contre toute attente, ce 24 novembre 2020, par le tribunal de paix de Kinshasa/Gombe, à six mois de servitude principale pour infraction d’abus de confiance et obligée à payer plusieurs milliards de Franc Congolais à la multinationale Vlisco Sarl.
Ce jugement continue d’écœurer le commun de mortel, comment une victime peut-elle se transformer en bourreau ?
A l’issue de 6 procès affligés à son ancienne gérante, la compagnie Hollandaise exerçant au Congo pense avoir réussi son coup du siècle : celui d’empêcher à une femme congolaise d’accéder dans ses droits les plus légitimes. Depuis près de 9 mois, la société de pagne Vlisco Sarl ne s’est interdite seul instant à multiplier des subterfuges (manœuvres dilatoires) à travers différents cours et tribunaux afin de s’en prendre non seulement à Monique Gieskes, mais aussi à sa famille entière dont une plainte contre son mari gît à la cour de cassation.
Tenez :
- Une assignation au tribunal de commerce pour résiliation abusive du mandat de gérant ;
- Assignation en cour d’appel pour défense à exécuter ;
- Assignation au tribunal de grande instance pour non-paiement de factures d’Hôtel de son successeur ;
- Citation directe de son remplaçant pour diffamation et dénonciation calomnieuse ;
- Procès contre son mari pour violation de domicile ;
- Procès à la cour de cassation contre son mari.
Dans un communiqué de presse, les avocats de Monique Gieskes dénoncent un jugement inique qui ne tient pas compte d’un procès juste et équitable.
« Vlisco avait saisi le tribunal de paix Kinshasa/Gombe dans une première affaire sous RP28.481 pour solliciter la condamnation de Madame Monique Gieskes à une peine de 2 ans de servitude pénale principale. Mais en date du 01/09/2020, le tribunal l’a acquitté en la renvoyant à toute fin de poursuite et sans frais.
Et comme si cela ne suffisait pas, la même Vlisco va revenir sous une autre casquette dans l’affaire sous RP 28.575 solliciter la même condamnation autres fois rejetée dans l’action précédente », ont-ils fait remarquer.
A en croire les avocats de Monique, leur cliente qui est victime d’une cabale honteusement montée par la société Vlisco aura été condamnée sans aucun élément de preuve ni moyens convaincants.
«…Alors que dans ses propos, le Ministère Public qui est partie poursuivante avait même déclaré n’avoir aucune preuve pour asseoir son réquisitoire de condamnation, mais le tribunal est passé outre cette déclaration.
Pire encore, cette condamnation résulte des éléments tirés d’un rapport d’audit effectué par des personnes sans qualité et non reconnues par la loi congolaise en matière d’audit d’une part et d’autre part, ce rapport viole totalement le caractère contradictoire », notent les avocats.
Ayant interjeté appel, Monique Gieskes promet de rendre publique cette affaire qui risque de salir l’image de l’état de droit que veut instaurer le président de la république Félix Tshisekedi.