L’Archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo Besungu, a récemment partagé son expérience inédite du conclave (7-8 mai 2025) qui a abouti à l’élection du Pape Léon XIV, anciennement Robert Francis Prevost, en remplacement du défunt Pape François. Invité sur le plateau de la chaîne de télévision française KTO, aux côtés des archevêques de Marseille et du Québec, également participants au conclave, le cardinal congolais a livré un témoignage poignant de ce moment historique.
« Avant d’entrer en conclave, j’imaginais des échanges animés entre cardinaux, des discussions approfondies… Mais la réalité fut tout autre », a-t-il confié avec humilité. « J’ai découvert la solennité profonde de l’instant. L’entrée, le serment prêté, la fermeture solennelle des portes… Cela a résonné en moi comme un signal : les choses sérieuses commençaient. Je me trouvais bel et bien en conclave. » Le Cardinal Ambongo a souligné avoir vécu ce moment avec une profonde humilité, se sentant « tout petit » face à « la gravité de l’événement ».
L’Archevêque de Kinshasa a reconnu son manque de « clarté » initiale en entrant en conclave. « J’ai été surpris de constater qu’en dépit de cette confusion apparente, nous sommes rapidement parvenus à un consensus sur un homme », a-t-il déclaré, rejoignant ainsi l’écho du Cardinal Aveline de Marseille : « Le Seigneur avait déjà choisi son cardinal, il attendait de nous que nous rejoignions son choix. »
« Je crois que la rapidité de l’élection est due à notre sincérité collective », a insisté Fridolin Ambongo. « Contrairement aux intrigues décrites dans les films, il n’y avait ni agendas cachés, ni calculs stratégiques. Les cardinaux se sont immédiatement alignés sur la voie que le Seigneur nous indiquait. »
Concernant la nationalité ou le continent d’origine du nouvel élu, le Cardinal Ambongo a affirmé que ces considérations étaient secondaires. Il a rappelé que les prédictions et pronostics précédant le conclave rendaient « impossible » l’élection d’un pape américain, comme ce fut le cas avec Léon XIV.
« À en croire les réseaux sociaux et les journaux, l’élection d’un pape américain semblait improbable », a-t-il souligné. « J’ai même entendu des Américains partager cet avis. Certains évoquaient l’arrivée d’un pape africain ou asiatique… Mais mon expérience du conclave m’a enseigné que ces questions ne se posent pas. »
Selon le Cardinal Ambongo, « seul le profil des candidats compte, indépendamment de leur origine, couleur ou personnalité. » La question fondamentale, selon lui, était de déterminer « si cet homme était apte à guider le peuple de Dieu à l’échelle universelle. » « Et c’est ce qui s’est produit », a-t-il conclu.
L’Archevêque de Kinshasa figurait parmi les 133 électeurs du 76e conclave de l’Église catholique romaine, qui a porté le cardinal américain Robert Francis Prevost au trône de Saint-Pierre sous le nom de Léon XIV, après seulement quatre tours de scrutin, soit un de moins que lors de l’élection du Pape François, décédé le 21 avril dernier.
Célestin Botoleande