Par la Rédaction
Un de plus grands problèmes en politique africaine, c’est la gestion de la période postélectorale. En effet, il est un secret pour personne : organiser les élections est une chose et, en accepter les résultats en est également une autre.
En 2019, la RDC n’en fera pas exception fort malheureusement… si les crépitements de balles ne se sont pas invités dans ce suspens, il est aussi vrai que l’ambiance mort-née qui s’installe sur la scène politique, commence à déranger les esprits attentifs. Et ce, en dépit du discours politique à l’unisson que se font les ambassadeurs, les nouveaux alliés, rivaux d’hier.
Pragmatisme politique oblige, la logique binaire a fini par prendre le dessus : Soit, on est du Cap pour le Changement mieux, avec Félix Tshisekedi,le Président de la République.
Soit, on est du Front Commun pour le Congo, mieux avec Joseph Kabila, l’ancien Président de la République devenu Sénateur à vie.
Ce clivage orchestré des mains de maître par la CENI, s’est constaté dès la publication des dernières nationales, provinciales et sénatoriales. Mais, nous n’y reviendrons plus car, la machine à voter a eu raison sur l’homme…hélas.
Félix-Antoine ne sera jamais Joseph…et vis-versa.
C’est le message subliminal contenu dans l’expression utilisé par le nouveau Chef de l’Etat congolais lors de son passage aux Etats-Unis : «…nous devons déboulonner les mauvaises pratiques de notre société…mais, au nom de l’accord, on n’indexe personne… ». Prudence politique oblige !
L’assaut du Palais du Peuple par les militants de l’UDPS au grief selon lequel l’offense au Chef de l’Etat a été consommée sur la tribune, était un autre signal fort qui a rappelé aux pourfendeurs du régime actuel combien la « base » est très attentive sur ce qui se passe autour de son « Président.»
La faiblesse politique de Joseph Kabila réside dans ce qui semblait être « sa force » : la redoutable machine électorale FCC, -qui a réuni Frustrés d’hier, Fanatiques d’aujourd’hui et Opportunistes de dernières heures, -présente une faille et pas la moindre: la quête du pouvoir à tout prix.
L’échec cuisant de son imprévu dauphin, Ramazani Shadary est à prendre dans le passif d’une stratégie à la CALIGULLA basée sur l’étouffement à tout prix, des ambitions de ses compairs. Joseph Kabila a si semé la division parmi ses propres lieutenants que ces derniers ont fini par perdre tout son estime. Désormais, chacun d’eux bosse pour ses propres intérêts. Le très téméraire Lambert Mende en candidat Gouverneur de Sankuru en avait fait les frais face au jeune Joseph Mukumadi.
Dès lors, force de constater qu’ils sont avec lui, sans être pour lui.
JK serait-il pris à son propre piège ? Est-il entrain de craindre sa fin politique ?
Et comme il faut s’y attendre, la fronde vient toujours de plus redoutables : Bahati Lukwebo avec son AFDC-A est le premier à avoir franchi le Rubicon. Poids mouche ou pas, il l’a fait. Il a bravé l’interdit et cela, n’est pas sans conséquence sur l’image voulue de JK sur la scène politique. « Tout le monde a vu. Il n’y a qu’un seul Président de la République et Kingakati n’est pas le Palais du Peuple » dixit Bahati Lukwebo.
Les faits sont là : Félix-Antoine Tshisekedi a l’obligation de donner une autre orientation à la marche du pays car, il a conscience que c’est sa « Présidence». qui est en jeu. Il devra capitaliser l’instant présent pour le prochain quinquennat qui lui est tout tracé.
En effet, même si la question n’est pas à l’ordre du jour, FATSHI est potentiellement renouvelable en 2023 à 99%.
Joseph Kabila, lui, tente de toutes les voies possibles à se maintenir afin de « revenir »: une sorte de POUTINE-MELVEDEV ou de SASOU-LISOUBA.
La Constitution ne lui est pas favorable : « Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. »
Cependant, en ayant ici, une mainmise sur l’Assemblée Nationale, là-bas sur le Sénat et, des contacts nourris dans les officines de l’armée nationale ou encore une garantie sur ses exploitations minières, l’Homme de Kingakati a commencé à préparer son « come-back » dès son discours d’au revoir lu à la rencontre des Chefs d’Etat de l’UA : « Je ne vous dirai pas au revoir, mais à bientôt ! » avait-il déclaré.
Deux hommes qui ne partagent pas la même vision du monde. Deux époques qui s’entrechoquent !
Un qui a sur lui, le fardeau de 18 année de règne cacophonique et un autre qui aspire à la grandeur de sa Nation.
C’est de plus en plus clair, les prochains jours seront bénéfiques au Premier de deux qui dégainera à temps.
Tel dans un film Western, l’arène politique congolaise est le Saloon des Cowboys.
En attendant que ça passe ou ça casse, deux ans viennent de s’épuiser et la rue sait pertinemment bien que Félix Antoine Tshisekedi est le Président en fonction pour qui elle a scandé : « Papa avait dit, le Peuple d’abord ! »
Je dis et vous remercie.
Tribune: Jean-Serge Onyumbe Wedi
Coordon national de « Jeunezevieux »