Le quartier de Mukulkya, à Beni, dans la province du Nord-Kivu, fait face à une situation sanitaire préoccupante, marquée par une forte prévalence du VIH/SIDA, particulièrement chez les jeunes filles, et par l’émergence de la Mpox. Face à ce constat alarmant, l’ONG Tendo la Roho a mené une campagne de sensibilisation intensive le 16 septembre dernier, afin d’informer la population sur les risques liés à ces deux maladies et de promouvoir les comportements à adopter pour s’en protéger.
Une population à risque
Situé à un carrefour stratégique, Mukulkya constitue une porte d’entrée et de sortie de la ville de Beni, ce qui le rend particulièrement vulnérable aux mouvements de population et aux risques sanitaires associés. Les récentes données du Programme National de Lutte contre le SIDA (PNLS) ont confirmé les craintes des acteurs de la santé : le taux de prévalence du VIH/SIDA est particulièrement élevé dans ce quartier, notamment chez les jeunes filles.
Les raisons de cette situation sont multiples : pauvreté, manque d’éducation sexuelle, pressions sociales, etc. La coordonnatrice de Tendo la Roho, Noella Nzala, a souligné l’inquiétude suscitée par le nombre élevé de mineures impliquées dans des rapports sexuels non protégés.
Sensibiliser pour prévenir
Pour lutter contre cette épidémie silencieuse, l’ONG Tendo la Roho a mis en place des actions de sensibilisation ciblées, en particulier auprès des jeunes. Les messages clés portent sur les modes de transmission du VIH et de la Mpox, les moyens de prévention (utilisation de préservatifs, vaccination contre la Mpox), ainsi que l’importance de consulter un médecin en cas de symptômes.
« Nous avions parlé de la Mpox et de la lutte contre le VIH comme à Mukulkya où il y a un taux élevé de VIH. Et lorsqu’on était parti demander d’amples informations à l’hôpital, ce sont les enfants dont l’âge varie entre 13 et 17 ans, toutes sont les enfants de la place à Mukulkya, donc, les mineures qui se livrent au sexe », a alerté Noella Nzala.
Un appel à la mobilisation
Face à l’urgence de la situation, Tendo la Roho appelle les autorités, les organisations de la société civile et les communautés à se mobiliser pour renforcer les actions de prévention et de prise en charge. Il est essentiel de multiplier les campagnes de sensibilisation, de faciliter l’accès aux services de santé, et de renforcer les programmes d’éducation sexuelle.
Les parents ont également un rôle crucial à jouer dans la protection de leurs enfants. L’ONG encourage les parents à discuter ouvertement de la sexualité avec leurs enfants, à les accompagner dans leur scolarisation et à leur inculquer des valeurs de respect de soi et d’autrui.
Célestin Botoleande