La formule paraît barbare à première vue mais elle est en réalité originale. Et c’est Aliko Dangote, l’homme d’affaires nigérian qui l’a utilisée donnant son avis sur le programme de la Banque Centrale du Nigeria (CBN). Il a exhorté tout récemment les opérateurs et banquiers de son pays à arrêter d’importer la pauvreté.
“Il est temps d’exporter la pauvreté », a déclaré le PDG de Dangote Group en marge d’un séminaire de Zénith Bank tenu fin juillet à Lagos sur le potentiel des exportations non pétrolières. « Lorsque vous importez, vous importez la pauvreté dans votre pays… Lorsque vous exportez, vous créez des emplois ici et vous exportez la pauvreté vers eux. Tout ce que nous pouvons exporter, nous devons le faire », a-t-il dit avec insistance.
Un pays qui décide de vivre sur les importations se tue à petit feu car il arrête la production locale pour vivre d’une économie extravertie.
Dès lors que les politiques se décident de renflouer le pays de devises étrangères en produisant localement divers produits destinés à inonder le marché intérieur et à exporter la seconde partie aux marchés extérieurs, ils réduisent logiquement le chômage des classes ouvrières tout en obligeant les autres pays à vivre en dépendance de leur économie et en exportant la pauvreté à leurs acheteurs.
À chaque dirigeant africain commençant par le nôtre de résoudre cette équation.
Par Gaba