Le Président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi, a lors d’une interview accordé au journal anglais « The Times », dressé un bilan accablant de l’accord conclu entre la Grande-Bretagne et le Rwanda en matière d’immigration, qui, selon lui, a été conclu en échange du silence de Londres sur les exactions commises par le régime de Paul Kagame, rapporte la presse présidentielle.
Selon la même source, Felix Tshisekedi a décrit le dirigeant rwandais comme un dictateur criminel et sanguinaire.
« Comment un pays aux grandes valeurs comme le Royaume-Uni peut-il faire des compromis avec de tels partenaires ? » s’est-il interrogé, alors que Suella Braverman se rendait au Rwanda pour finaliser l’accord sur le refoulement des immigrés clandestins.
Par la même occasion, il a accusé la Grande-Bretagne de « fermer les yeux » sur les abus de Kagame, sur le bilan antidémocratique de celui-ci et les atrocités commises par son armée supplétive dans l’est du Congo, riche en minerais.
Cette évaluation de Tshisekedi est diamétralement opposée à la description du Rwanda faite par la ministre britannique de l’intérieur qui qualifie ce pays-là « d’un modèle dans la région ».
A en croire la source, ses observations ont été faites dans le contexte d’une offensive menée par le groupe militaire M23.
« Il semble que l’accord sur l’immigration ait plus de valeur pour le Royaume-Uni que le soutien à la paix et à la stabilité en RDC », a déclaré Tshisekedi.
Les Nations-Unies ont affirmé que ce groupe est lié au Rwanda et qu’il a pris le contrôle de plusieurs territoires à l’est de la RDC, menaçant de déclencher une guerre totale entre les deux États voisins sur la base des mêmes divisions ethniques, qui ont conduit au génocide rwandais en 1994.
Par contre, Kagame a nié tout lien avec le M23 qui prétend protéger les tutsis congolais des hutus qui ont traversé en RDC après le génocide que les hutus ont commis en seulement 100 jours en 1994.
Bien-Aimée BOSASELE