Le drame qui s’est produit à Matadi Kibala a laissé tout le monde dans une émotion plus ou moins troublante.
Depuis lors, le débat est lancé sur la responsabilité de l’État congolais censé protéger la population en lui offrant des infrastructures adéquates qui l’empêchent de connaître de tels désastres.
« Mieux vaut prévenir que guérir », dit-on, cependant en RD Congo, les autorités préfèrent apporter des solutions conjoncturelles à celles structurelles et ce, dans tous les domaines de la vie.
Dans cette optique, le Recteur honoraire de l’université de Kinshasa, Bernard Lututula relève un gros problème dans la prévention de différentes catastrophes d’ordre naturel ou similaire à travers le pays,imputant la faute aux autorités du pays.
« Les décideurs politiques constatent souvent les problèmes après les dégâts. Les chercheurs les constatent, étudient et proposent des solutions aux autorités avant les dégâts.Tant qu’il n’y aura pas synergie entre les deux (la science et le pouvoir), d’autres Matadi Kibala sont à craindre », a déclaré ce professeur des Universités, qui met la pression sur les autorités congolaises à quitter le stade du mode d’urgence et préparer et planifier voire limiter le choc de certains dégâts qui se produiraient dans 10 ans.
« Matadi Kibala. Un État ne doit pas laisser la population faire ce qu’elle veut. Elle doit être guidée, orientée, gouvernée, car la pauvreté l’oblige à se débrouiller, par tous les moyens.Ventre affamé n’a point d’oreilles, ni d’yeux, ni de conscience, il pousse au va-t-en guerre », a-t-il critiqué.
Dans la même logique, le Cardinal Fridolin Ambongo avait sèchement taclé les dirigeants dans son Homélie du 09/02/2022, à l’occasion de la messe de suffrage des victimes de l’accident marché Matadi-Kibala,
« Gouverner, c´est prévoir et non attendre passivement les accidents malheureux pour nous mettre à traquer en vain les coupables et à enterrer les morts » , a dit tout haut le cardinal Fridolin Ambongo qui ne s’est pas réservé de remettre en cause l’autorité de l’État.
Par Gédéon ATIBU