Par Edmond Izuba
Le régime du président honoraire Joseph Kabila doit de nouveau comparaître pour justifier la gestion désastreuse de plusieurs projets. La nouvelle équipe dirigeante de L’Inspection Générale des Finances, mise en place par Félix Tshisekedi, vient de coincer plusieurs gestionnaires de l’ancien régime. Dans les conclusions de ses nombreuses missions, figurent plusieurs têtes dont des noms n’ont pas été cités. Mais, la justice est saisie parce que leur liste a été transmise directement au Procureur général près la cour de cassation. “Il s’agit des noms que vous connaissez bien. Des personnes qui ont eu à gérer tel ou tel autre projet”, assure Jules Alingete, Inspecteur général des finances. Du dossier du parc Agro industriel de Bukangalonzo en passant par le Go pass jusqu’au SECOPE, aucun responsable de crimes économiques n’est épargné.
«Nous avons demandé au procureur que les responsables de crimes économiques ne puissent pas quitter le pays», a martelé l’IGF.
L’Inspecteur Général des Finances Jules Alingete a, au cours de sa conférence de presse animée ce mercredi 18 novembre 2020, il a fait ces révélations sur les différentes missions de contrôles menées par ses services , il y a trois mois.
Au sujet de la mission de contrôle du parc agricole de bukangalonzo.
Il est indiqué q’un montant de 285 millions de dollars américains a été décaissé.
Situation estimée actuelle du projet : 80 millions de dollars dont 40 millions de dollars station électrique ; montant perdu par l’État : 205 millions de dollars.
La cause du débâcle est consécutive à l’échec planifié dès la conception du projet notamment
suite au marché de gré à gré avec un partenaire non expérimenté et n’évoluant pas dans le secteur agricole dans son pays d’origine.
Il faut également ajouter la surfacturation en moyenne de 1 à 10 pour les acquisitions des équipements et des engrais agricoles.
« La surfacturation présumée des travaux de soutirage d’électricité sur la ligne Inga à 40 millions de dollars dont un trop paiement de 2 millions de dollars », lit-on dans ce rapport.
À ceci s’ajoute ,80 % des paiements structurés ont été logés dans un compte en Afrique du Sud où les complices se retrouvaient régulièrement pour se partager le butin.
Les 285 millions de dollars décaissés par le Trésor, indique-t-on , 80 millions de dollars seulement ont réellement servi au parc agricole.
L’on note également l’abandon total du parc par tous les gestionnaires après s’être servis sur les fonds issus des surfacturations.
Les six auteurs de ce détournement sans précédent se recrutent parmi des personnes dont certaines sont couvertes par les immunités parlementaires , l’un est un expatrié et l’autre un Congolais en fuite en Europe.
Concernant le contrôle de la paie des enseignants par SECOPE , l’objectif poursuivi était de vérifier l’apparition subite des nouvelles unités dans la paie avec le déclenchement de la gratuité de l’enseignement de base ; et aussi d’examiner la situation des mises à disposition des fonds au profit du Ministère de l’EPST.
Les résultats de ces enquêtes ont révélé notamment, l’existence des faux arrêtés antidatés de recrutement des agents; de création des écoles; l’explosion du personnel non enseignant au détriment du personnel enseignant pourtant principal destinataire de la gratuité de l’enseignement; la prise en charge de la paie de nouvelles unités au détriment des anciennes unités non payées ;
le paiement au titre de la paie des enseignants des montants supérieurs à ceux liquidés (c’est à dire de la réalité); le détournement présumé de près de 62 milliards de francs congolais; l’utilisation des fausses factures pour détourner les fonds mis à disposition par l’État.
Cinq hauts responsables du Ministère de l’EPST et quelques agents de la Direction de la paie et de la Direction du Trésor et de l’Ordonnancement sont tenus responsables de ces détournements.
À propos de la mission de contrôle de l’IDEF appelé communément Go-pass, les enquêtes de l’IGF poursuivaient l’objectif de s’assurer de l’enregistrement d’exhaustivité des fonds collectés et des affectations conformes à l’objectif du Go-pass.
Les résultats des enquêtes indiquent que , de 2015 à fin 2019, montant collecté :124 millions de dollars mais rien que 118 millions de dollars ont été comptabilisés, alors que 6 millions de dollars ne sont pas retracés.
90% des recettes affectés aux infrastructures aéroportuaires et 10% affectés à des dépenses n’ayant aucun lien avec l’objet de ce projet.
Le détournement de 2 millions de dollars par paiement des intérêts injustifiés à été détecté.
L’affectation des ressources de l’IDEF à des aéroports non rentables sur les 87 millions de dollars des marchés.
La situation présente comme suit:
- Kalemie:43 millions de dollars ;
-Kinshasa:20 ; millions de dollars ; - Kisangani :8 millions de dollars ;
-Kindu :3 millions de dollars ;
-Goma:2 millions de dollars ;
-Lubumbashi: 1 millions dollars.
Les enquêtes soulignent qu’une personne a été bien identifiée comme étant responsable de cette magouille.
Quant à la mission sur la dénonciation des fraudes fiscales commises par un opérateur de téléphonie, ces enquêtes de l’IGF voulaient éclairer la justice sur la responsabilité des agents de l’administration dans la couverture des fraudes commises par un opérateur de la téléphonie cellulaire.
Il a été observé dans les résultats de ces enquêtes notamment, l’existence de redressement justifié mais par la suite revu à la baisse par les vérificateurs concernés, sans motif valable, mais avec la bénédiction de leur chef hiérarchique; l’absence de sanction à l’endroit des vérificateurs n’ayant pas conclu des missions importantes leur confiées par leur hiérarchie; le manque à gagner pour le trésor est évalué à 20 millions de dollars pour une seule année.
Huit fonctionnaires de l’État épinglés ont été identifiés comme responsables.
La mission de contrôle de gestion de la province de l’Equateur a été initiée pour assurer de la comptabilité des mises à disposition des fonds effectués par le gouvernement central au profit de la province; verifier la gestion de son patrimoine.
Les resultatses des enquêtes indiquent
la non comptabilisation des fonds décaissés par le gouvernement central au profit de la province de l’Equateur pour 2 500 000.000 fc dont la moitié n’a même pas été justifiée jusqu’à ce jour; bradage de quelques éléments du patrimoine de la province.