Par Gratis Makabi
L’acteur politique et candidat à la présidentielle de décembre 2018, Seth Kikuni, estime que le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/ Gombe a condamné Le Directeur de cabinet du Chef de l’État, Vital Kamerhe, sans convaincre l’opinion publique sur les faits infractionnels lui imputés dans le cadre du procès dit de « 100 jours ».
D’après le président de la société KMSI, les réactions timides dans l’opinion qui donne, selon lui, l’impression que le « verdict avait précédé le procès ».
« Les réactions sont timides parce que le tribunal a condamné sans convaincre même les plus fanatiques et les plus sceptiques. (…) Et si l’opinion nationale a passé des heures pour suivre le procès, elle voulait aussi être convaincue et satisfaite du procès mais après le verdict, nous n’avions pas vu ces réactions-là qui démontrent que l’opinion nationale a été satisfaite. L’impression que tout le monde a aujourd’hui c’est le fait que le verdict avait précédé le procès« , a-t-il évoqué dans une interview accordée à nos confrères de 7SUR7.CD ce lundi 22 juin 2020.
Seth Kikuni stipule que le procès ayant impliqué le président de l’UNC, allié du chef de l’État, a été politisé. Ce fait, déplore-t-il, représente désormais un danger pour les opposants qui risquent de subir le même sort.
« Nous avons l’impression que le procès a été politisé. Cela représente désormais un danger pour nous parce que nous évoluons dans un contexte où le pouvoir en place, c’est-à-dire, le président de la République et ses partenaires du FCC sont butés à un problème de légitimité. Il ne faut pas être naïf. Nous sommes dans une situation où on arrête l’allié le plus proche du président de la République et on le condamne juridiquement sans prouver qu’il est coupable. Alors dans de telles conditions, qu’est ce qui peut bien arriver aux opposants ?« , s’est-il interrogé.
Le candidat le plus jeune à l’élection présidentielle de décembre 2018, pense que la condamnation de Kamerhe n’est pas un motif pour célebrer l’État de droit car « il est encore trop tôt pour en parler dans la mesure où la justice doit d’abord démontrer son impartialité et son indépendance dans ses décisions.
Rappelons que le TGI/Gombe a infligé, entre autres, une peine de 20 ans de travaux forcés à Vital Kamerhe pour détournement des fonds publics. Le président de l’UNC est aussi privé du droit de vote et du droit d’éligibilité pour 10 ans, après l’exécution de sa peine.