Le candidat à la présidentielle de 2018, Alain Daniel Shekomba a pris fait et cause pour les journalistes et les médias victimes d’attaques maladroites de la part de ceux qui veulent brandir le drapeau d’un « faux » patriotisme en République démocratique du Congo.
D’après ces donneurs de leçons, au nom du « patriotisme », la presse du pays ne peut pas donner des informations réelles sur les opérations militaires que mènent les FARDC lors de leur offensive engagée depuis jeudi dernier contre les rebelles M23.
Malgré les revers que peut récolter l’armée loyaliste sur le champ de bataille, on se doit de la soutenir. Cette réflexion ne tient nullement la route pour Alain Daniel Shekomba qui pense que la responsabilité incombe largement au gouvernement congolais qui oublie sa mission régalienne de mettre les Forces Armées dans des conditions optimales du travail pour qu’ils arrivent à déloger l’ennemi des territoires qu’il a déjà conquis depuis 133 jours.
« Les journalistes informent. Ce sont les gouvernants qui doivent mettre en place les conditions nécessaires pour imposer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire. Votre faux nationalisme n’est pas suffisant pour changer l’issue de la guerre », croit fermement Daniel Shekomba.
En effet, cet acteur politique trouve totalement aberrant que l’on « exige à un militaire qui touche 200.000 FC et de façon irrégulière [ de faire preuve] de nationalisme pendant qu’un député national touche 21.000$, assis dans un bureau climatisé à Kinshasa à ne rien faire », a-t-il souligné.
Et de poursuivre :
« Le coup d’État au Mali et celui du Burkinafasso ont été motivés par l’incapacité des gouvernements à fournir les moyens nécessaires à l’armée pour assurer la sécurité du territoire. Il n’y a qu’au Congo où on applaudit des gouvernants incapables ».
Le débat est donc très ouvert autour de ce sujet. Faut-il diffuser l’information qui va à l’avantage de l’ennemi ? A cette question les uns pensent qu’il n’y aucun mal, car ceci rentre dans le cadre de la participation citoyenne à aider l’armée loyaliste en lui disant la vérité sur tout ce qui se passe sur le terrain, d’autres y vont d’un avis contraire, qualifiant cet acte de manque de patriotisme qui pourrait déboucher sur le découragement des troupes sur le lieu des opérations.
Par Gédéon ATIBU