Des sources proches de la mission diplomatique de la République d’Angola à Kinshasa ont confié à nos confrères de INFOS.CD l’arrivée, ce jeudi 13 octobre, à Kinshasa, du ministre en charge des relations extérieures de Luanda, en mission officielle. Objectif, relancer le processus de paix de Luanda sanctionné par une Feuille de route signée en début juillet 2022 dans la capitale angolaise, par le chef de l’État congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, grâce aux bons offices du président angolais João Lorenço.
Pour marquer cette redynamisation, le ministre Tete présentera aux autorités congolaises le général désigné par le chef de l’Etat angolais pour diriger le Mécanisme ad hoc de vérification dont la création est une clause de la Feuille de route de Luanda.
Ce Mécanisme, auquel la RDC et le Rwanda devront déléguer des officiers militaires, aura la mission de vérifier la véracité des accusations mutuelles entre Kinshasa et Kigali dont les relations sont de mauvaise intelligence depuis la prise de contrôle de la localité de Bunagana par le M23.
Pour sa part, Kigali reproche à l’armée congolaise de soutenir les FDLR, un groupe armé rwandais opérant dans l’Est de la RDC et dont des leaders sont accusés de participer au génocide de 1994. Ce que rejette catégoriquement Kinshasa.
Le Mécanisme ad hoc de vérification vise à favoriser la restauration de la confiance entre Kinshasa et Kigali dont les relations étaient au plus haut niveau, contrastant avec l’ère Kabila, à la suite de la tripartite Angola-RDC-Rwanda tenue fin mai 2019 à Kinshasa, en marge des obsèques d’Etienne Tshisekedi, père biologique du président Féix Tshisekedi.
Paul Kagame et Joâo Lorenço avaient alors effectué une mission officielle à Kinshasa pour y participer.
Le processus de Luanda, initié par le président en exercice de l’Union africaine, le Sénégalais Macky Sall avait subi un arrêt de fait causé par la tenue des élections générales en Angola.
Trois mois après la signature de la Feuille de route dans la capitale angolaise, la situation sécuritaire dans l’Est du pays reste en état où cela était auparavant. Le Processus de Nairobi n’a pas non plus assez évolué.
Le M23, qui occupe Bunagana depuis le 13 juin dernier, dit ne pas être concerné par la Feuille de route de Luanda. Ce, quand bien même ce document préconiserait le retour des réfugiés, une de ses revendications majeures. Entre-temps, la RDC reste impatiente de la fin du déploiement et de l’entrée en service de la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est dont le mandat (offensif ou d’interposition) qui reste imprécis.
Par la Rédaction