Cela fait 37 ans jour pour jour, soit 22 septembre 1985 au 22 septembre 2022, que l’artiste guitariste, compositeur et chantre Nicolas Kasanda Wa Mikalayi dit « docteur Nico » quittait la terre des hommes.
Une journée qui est restée gravée à jamais dans les cœurs de ses milliers de mélomanes tant en République démocratique du Congo qu’ailleurs, eu égard à la dimension artistique indéniable de ce guitariste de haut rang, qui a porté haut et très loin, le flambeau de la musique moderne congolaise.
Pour la petite histoire, Nicolas Kasanda Wa Mikalayi est né le 7 juillet 1939 dans la province du Kasaï au Congo-Belge. En 1957, le jeune Nicolas Kasanda sorti fraîchement de l’école où il a obtenu son diplôme de professeur dans l’enseignement technique, s’est lancé dans la carrière musicale après être initié au grattement de la guitare par son frère aîné Charles Mwamba dit « Dechaud » et ses cousins Tino Baroza et Dicky Baroza.
Il intégra alors le groupe africain jazz de Joseph Kanasele dit « Grand Kalé ». Sa maîtrise remarquable dans le maniement de la guitare, pousse ses collaborateurs à le surnommer « Nico Mobali » puis Docteur Nico. Ensemble avec Grand Kallé ils sortiront en 1953, les albums d’anthologies tel « Parafifi », « Nzela Mosika » « Bolingo Lokola Likey » et tant d’autres.
En 1960, il participe en Bruxelles en Belgique à l’enregistrement de la chanson indépendance « Tchatcha » aux côtés de Joseph Kabasake, Déchaud, Roger Izeidi, Rocheteau Tabuley dit « seigneur Ley ».
Après certains désaccords avec leur leader Grand Kallé en 1966, deux courants de Africa Jazz voient le jour, d’un côté « africain fiesta internationale » de Rochereau Tabu Ley et l’autre « africain fiesta Sukisa » de Docteur Nico avec Roger Izeidi, Josky Kiambukuta et Lucie Eyenga.
Viendra en suite des moments des vaches maigres, où il connaîtra beaucoup de ruptures. Ils suivra ensuite Rochereau Tabu Ley au début des années 1980, à « Afrisa International », où il quitta quelques mois après.
Atteint par la maladie à l’été 1985, celui que l’on considère comme une véritable légende de la guitare classique congolaise sera transporté d’urgence, grâce à la couverture médicale accordée par la présidence de la République. Il rend l’âme le 22 septembre 1985 à l’Hôpital St-Luc de Bruxelles en Belgique.
Murphy Fika