Par la Rédaction
Steve Mbikayi ne s’est réservé ni d’avoir voix au chapitre ni d’user la langue de bois. Peut-on comprendre par-là que le temps estompe les émotions, mais jamais totalement.
Auteur d’un message lapidaire, voire glacial, en hommage à Gabriel Kyungu, l’ancien Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) a toujours reproché à Kyungu Wa Kumwanza de ses tendances régionaliste, extrémiste et opportuniste dans sa carrière politique.
Deux phrases, pas une de plus. Elles en disent pourtant long. Dimanche, aux alentours de 13h30, un peu plus de 24 heures après l’annonce de la mort de Gabriel Kyungu, Steve Mbikayi a publié quelques mots d’hommage sur son compte Twitter. Dire que le message est concis serait un euphémisme.
«La mort exige de faire abstraction des défauts de ceux qui nous quittent. S’il est malsain de parler du mal d’un mort, quels que soient ses défauts ou les préjudices causés à autrui de son vivant, il est aussi hypocrite pour un juif de louer les qualités d’Hitler après sa mort», a-t-il écrit, sans rien dire de plus ni faire un hommage émouvant, question peut-être d’être logique avec lui-même et en conformité avec son texte.
Cette froideur n’a rien d’anodin. Elle vient de loin, des tréfonds de l’histoire de la 2e République lors de la chasse à l’homme (Kasaïen) dès 1992- 1993, encouragée par le gouverneur de la province, le Katangais Gabriel Kyungu, après la rupture politique entre les opposants Jean Nguz a Karl-I-Bond, Katangais, et Etienne Tshisekedi, Kasaïen du Kasaï; ces pogroms firent de 50.000 à 100.000 morts, selon Médecins sans Frontières, et de 600.000 à 800.000 expulsés.