Par GABA.T
L’espoir suscité par la mise en place de l’état de siège dans le Nord-Kivu et l’Ituri pour briser le cycle des massacres dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) s’est beaucoup émoussé en quatre mois. L’ensemble des groupes armés « ont tué près de 600 civils en Ituri et au Nord-Kivu » depuis le 6 mai, selon le décompte établi en août par des experts du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST, en anglais), présents dans les deux provinces.
Le trimestre précédent, le KST avait documenté « 464 civils tués du 1er février au 5 mai 2021 par tous les groupes armés confondus » dans les deux provinces. À eux seuls, les ADF avaient massacré « 225 personnes ». L’armée, de son côté, estime que 121 miliciens, dont 32 membres des ADF, ont été tués depuis l’instauration de l’état de siège. À Beni, sur 39 miliciens morts, 31 appartenaient aux ADF.
«L’état de siège qui se solde par un échec cuisant au Nord-kivu et en Ituri, il est ridicule et honteux de continuer à faire des prorogations. Il est temps de mettre en application les recommandations des forces vives et celles des élus provinciaux du Nord-Kivu », s’est emporté le député provincial, Jean-Paul Ngahangondi, qui estime qu’après ce fiasco, l’état de siège ne devrait pas être renouvelé indéfiniment.
L’Assemblée nationale, qui vient de renouveler pour la septième fois l’état de siège, a demandé à sa commission Défense et Sécurité d’examiner les points forts et les faiblesses de cette mesure.