Mardi 18 octobre 2022, le peuple congolais a fait memoire du très triste 26e anniversaire de la naissance de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) qui a eu lieu à Kigali à l’issue d’une réunion rassemblant trois congolais (Laurent-Désiré Kabila, Masasu et Kisase) et un rwandais Deogratias Bugera.
Ce qu’ignoraient ces trois congolais cités, c’est qu’ils étaient de simples marionnettes au profit d’un plan d’invasion et d’occupation de leur propre pays par les puissances étrangères. Ils ignoraient gravement que des réunions nocturnes et stratégiques à Kigali avaient précédé leur rencontre et que c’est bien avant que ces trois congolais avaient été désignés pour servir de couverture à des armées étrangères qui arriveront à chasser le maréchal Mobutu et à prendre le pouvoir à Kinshasa sous les fausses couleurs congolaises.
Juste une année après leur prise de pouvoir, ils vont enfin montrer leur véritable visage lorsque le 2 août 1998, sous une rébellion faussement congolaise téléguidée à partir du Rwanda, les mêmes commanditaires dans l’ombre de l’AFDL débarqueront à Moanda par une opération militaire aéroportée avec l’intention d’arracher le pouvoir congolais. La situation sécuritaire va connaître alors un tel pourrissement jusqu’à l’assassinat de Mzee Kabila.
De ces quatre mousquetaires qui ont inventé l’AFDL, les trois congolais seront froidement assassinés l’un après l’autre par ceux qui les avaient jadis désignés et il ne restera qu’un seul survivant : le rwandais Deogratias Bugera. De ce conglomérat d’aventuriers qu’est l’AFDL, l’histoire politique a fini par démontrer que de ce Congo dit faussement libéré en 1996, l’idéal de démocratie et de libération reste un simple rêve et une illusion creuse à vendre aux congolais trop naïfs et crédules.
Faut-il encore rappeler que depuis cette aventure de mauvais goût d’AFDL, Kigali et Kampala vont répéter la même méthode chaque fois que le peuple sera à un pas de reconquérir sa souveraineté. Ils vont encore et encore utiliser des sujets congolais à qui ils donneront un semblant de pouvoir pendant que les véritables leviers de commandement sont détenus dans l’ombre par eux et eux seuls. Après l’AFDL, ils réussiront à débaucher des congolais avec la naissance du RCD, du CNDP et actuellement du M23 avec la même méthode d’infiltration des organes du pouvoir en RDC et de la mise en coupe réglée de leurs animateurs.
À propos du mécanisme interne de la marche du Congo post-Mobutu, l’élite politique et militaire congolaise peine à distinguer le pouvoir apparent et le pouvoir profond, entre ceux qui sont vus à la télévision comme animateurs des institutions congolaises et le gouvernement de l’ombre exercé par ceux qui détiennent le véritable pouvoir de décider et de dicter des ordres. Tous les animateurs des institutions républicaines congolaises (la présidence, l’exécutif, le législatif et le judiciaire) sont cooptés à partir de pouvoir profond étranger qui contrôle tout et dirige ce vaste pays par ses pions interposés à tous les échelons de l’Etat.
De 1996 jusqu’à ce jour, l’AFDL continue à dicter sa loi et la valse de naïveté légendaire des congolais continue son bonhomme de chemin. À la veille du scrutin présidentiel de 2023, chaque camp politique se prépare de nouveau à favoriser l’arnaque d’un pouvoir imposé d’ailleurs.
Le peuple par son amnésie légendaire a déjà oublié qu’en 2006, 2011 et 2018, par trois fois, le magistrat suprême du Congo n’a jamais été « voté » par le souverain primaire mais bien au contraire « nommé » et coopté par le pouvoir profond étranger, laissent entendre des observateurs internationaux et de la société civile congolaise. Les congolais refusent d’ouvrir les yeux en vue d’appréhender cette donne politique si fondamentale pour espérer enfin de rebondir. Ils refusent mordicus d’y réfléchir et se disent déjà prêts à réitérer l’an prochain leur insoutenable légèreté de leadership collectif.
Visiblement ceux que le peuple croit vouloir élire sont déjà des agents au service de l’ennemi et par conséquent ils sont loin, très loin de se concentrer sur les intérêts vitaux du Congo et de travailler jour et nuit pour la grandeur que méritent ce pays et ce peuple.
Triste 26e anniversaire dont les congolais n’ont tiré aucune leçon pour pouvoir enfin se réveiller de leur sommeil intellectuel.
Par Gédéon ATIBU