Les élections des gouverneurs des provinces en République Démocratique du Congo approchent à grands pas et chaque potentiel candidat affûte déjà ses armes. Dommage, la plupart de ces candidats qui s’affichent en avant plan sont des politiciens ; le cas de candidat gouverneur du Kongo-central, Yves Kisombe, est un exemple patent.
Les politiciens ont-ils le monopole de la direction des provinces ?
Voir un politicien à la tête d’une province est devenu une « coutume ». S’il faut caricaturer, même les gouvernés eux-mêmes ont tendance à prédire que tel cadre d’un parti politique occuperait la tête de telle province. En réalité, ces mêmes politiciens font l’objet des détournements des fonds à outrance. À quoi bon de destituer un Chef de province politisé, pour le remplacer par un autre politique qui sera à son tour destitué pour incompétence en plus des détournements ?Sans trop philosopher, les têtes pensantes diront qu’il est temps de formater la pensée collective, pour y enregistrer un nouveau style de gestion des provinces caractérisé par l’amour du pays et non de son parti politique.
Quel profil pour les prochains gouverneurs ?
D’aucuns n’ignorent qu’un gouverneur est un manager d’une province, il est de surcroît ambassadeur du Chef de l’État dans une province. Partant d’un décollage conceptuel, un gouverneur est celui aux épaules assez large pour porter l’avenir d’une province ; et il peut ne pas être originaire de la province étant sous sa juridiction.
Dans ce même registre, l’entrepreneur Danny Bavuidi, a émis son souhait de voir les personnes apolitiques truffées d’un sens managérial pointu à la tête des provinces.
« Nous voulons d’une personne compétente, en plus de sa bonne foi et de sa loyauté. Nous ne voulons plus d’un politicien. Les politiciens sont plus occupés à faire de la politique qu’à faire leur travail. Nous ne voulons pas non plus de ceux qui n’ont pu rien faire quand ils ont eu le pouvoir. Le peuple est trop pauvre pour se permettre le luxe d’accorder une seconde chance aux politiciens. Il est temps que les hommes qu’il faut occupent les places qu’il faut. Soutenez des hommes qui ont construit des choses durables et qui ont les mains propres… il ne s’agit pas juste d’une élection d’un gouverneur mais bien d’un tournant décisif dans l’histoire de notre pays », a-t-il déclaré.
À titre de rappel, le vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Daniel Aselo Okito Wa Koy, a déjà annoncé l’organisation imminente des élections dans 14 provinces sur les 26 que compte la RDC ; en l’occurence :
Bas-Uélé ;
Haut-Lomami ;
Ituri ;
Kasai-Central ;
Kasai-Oriental ;
Kinshasa (vice-gouverneur) ;
Kwango ;
Lomami ;
Mai-Ndombe ;
Maniema ;
Mongala ;
Tanganyika ;
Kongo-central.
Par Ben Dongoko