Les archives audiovisuelles racontent les histoires de la vie et des cultures des peuples du monde entier. Et la plupart des pays écrivent leurs histoires sur leurs propres encres, sans une influence externe et arrivent à préserver et protéger dans le temps leur patrimoine audiovisuel.
Malheureusement, la République Démocratique du Congo (RDC) a raté en grande partie l’opportunité de raconter sa propre histoire par manque de moyens technologiques, de volontés, ou tout simplement pour des raisons coloniales. À cause de cette passivité, les occidentaux ont taillé sur mesure et d’après leurs propres intérêts l’histoire du pays de Lumumba. Pis encore, le peuple congolais n’a pas pu protéger ces supports, jadis les bandes vidéos des grands évènements du pays. Conséquence, le peuple ne sait pas raconter sa propre histoire. Même les écoles ne possèdent pas les archives audiovisuelles du pays.
C’est l’une des raisons pour laquelle les Nations Unies ont instauré la célébration de la journée mondiale du patrimoine audiovisuel, chaque 27 octobre de l’année. Une occasion pour sensibiliser l’opinion publique à la nécessité de prendre des mesures urgentes et de reconnaître l’importance des documents audiovisuels.
Cette année, le thème de la Journée mondiale du patrimoine audiovisuel est « Votre fenêtre sur le monde ». Les matériaux audiovisuels en tant qu’objets du patrimoine documentaire offrent ainsi une fenêtre sur le monde.

Un gouvernement stérile
Au delà de ce qui précède, la vision des Nations Unies est également de faciliter l’accès à ce patrimoine audiovisuel. Dommage, avec une observation minutieuse orientée vers l’audiovisuel Congolais, les particuliers voire les entreprises médiatiques n’ont pas accès facile à ces productions qui sont d’ailleurs à compter au bout de doigt et gérées pour la plupart des cas par la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC). Pis encore, cette chaîne nationale fait le monnayage de ces archives. Le député Léon Nembalemba « Papa Molière », a avoué, lors d’une émission télévisée, que la RTNC lui avait vendu quelques vidéos. Et il avait signalé, sans mâcher les mots, que la RTNC n’assure pas bien la gestion de ce patrimoine.
Au lieu de chercher à redorer le blason, le gouvernement fait le contraire. Il n’envisage même pas mettre en place une industrie audiovisuelle qui aura comme mission l’archivage des grands événements du pays mais aussi la production des documentaires. Preuve en est que le pays ne possède pas un documentaire sur ses monuments historiques; même pas un documentaire « professionnel » sur le monument échangeur. Alors que dans d’autres pays, en l’occurrence la France, il existe tout un documentaire détaillé sur l’érection du monument Tour Eiffel. Face à cette situation qui laisse à désirer, il importe au gouvernement de prendre également en compte le secteur audiovisuel du pays en soutenant des projets susceptibles de placer au piédestal ce secteur.
Par Ben Dongoko