Où est passé l’homme qui criait du haut du perchoir de l’Assemblée nationale « Chers députés du Grand Kivu, sortez des groupes armés » ? À l’époque, il a donné le changement auprès de certains : «enfin, voilà un nationaliste qui dit la vérité sur ces hypocrites de l’est». Mais tout le monde n’est pas naïf.
Plus d’une personne s’étonnait que le président de l’Assemblée nationale n’ait pas de lui-même inscrit la question de l’insécurité à l’ordre du jour de la session dernière, et notait qu’il avait parlé plus par dépit que par patriotisme. En effet, les manifestants qui protestaient contre cet oubli incompréhensible, et le président de l’Assemblée s’était retrouvé acculé, encerclé par des députés qui avaient pris le relais dans la salle. C’est alors qu’il lâcha sa fameuse phrase.
Dix mois après, les agissements de Christophe Mboso sont plus proches de ceux d’un parrain de groupes armés ennemis que d’un patriote. Tenez, lorsque les députés Jean-Baptiste Kasekwa du Nord-Kivu et Gratien de St Nicolas Iracan de l’Ituri, provinces sous état de siège, ont voulu présenter il y a cinq mois leurs rapports d’enquêtes sur terrain, rapports qui incriminaient l’armée, Christophe Mboso a tout fait pour les en empêcher sous des prétextes. Et à l’heure, une motion d’interpellation du ministre de la défense signée par une soixantaine de députés avait provoqué la fuite du président de l’Assemblée nationale qui avait refusé de la recevoir, et est allé jusqu’à interdire son service courrier d’en accuser réception.
Jeannine Mabunda a été éjectée pour bien moins que ça, une peccadille, tentative d’imposer un président de la CENI de sa chapelle politique. Pour Christophe, c’est rien moins que l’intelligence avec ceux qui tuent, endeuillent, vendent le pays à l’ennemi. Toute la lumière doit être faite sur les relations du président de l’Assemblée nationale avec les tueurs et les égorgeurs.
Les analystes sains d’esprit interpellent ainsi particulièrement les députés Mbindule, Kasekwa, Iracan, Yotama I et Yotama II, Nzangi … qui avez fait montre d’un peu de courage par le passé sur cette question : « Arrêtez de tourner autour du pot, interpellez directement Christophe Mboso. Mieux la fin d’une chose que son commencement, dit-on; si vous avez peur de continuer, ce que vous avez fait avant n’aura servi à rien. N’ayez pas peur non plus pour les nouvelles jeeps, il ne va pas vous ravir. Faites-le, parce que si vous ne le faites pas, c’est nous le peuple qui, en dernier ressort, sera poussé à venir vous rendre une visite tumultueuse au Palais du peuple. Le véritable ennemi du Congo, celui qui commande les opérations, loge aujourd’hui dans les institutions de l’État ».
Par GABA.T