À seize mois de la fin de son mandat, le Président congolais Félix Tshisekedi a déjà officialisé sa candidature à l’élection présidentielle de 2023.
Propulsé sur le devant de la scène politique congolaise après le décès de son père Étienne Tshisekedi, l’homme de 61 ans a connu une ascension politique fulgurante depuis 2017 jusqu’à devenir président de la République, au cours de la première alternance démocratique de l’histoire du pays à cette fonction.
Mis en difficulté dans un premier temps par son prédécesseur dont la majorité au Parlement lui permettait de continuer à avoir la main mise sur le pouvoir, Félix Tshisekedi a fini par renverser la vapeur à la fin de l’année 2020 en créant une ”Union Sacrée” qui lui laisse les coudées franches pour diriger le pays, tout en isolant politiquement Joseph Kabila.
Si les intentions de Félix Tshisekedi semblent claires, il faut tout de même souligner que le chef de l’État est loin d’être assuré de pouvoir rempiler pour un second mandat. Non seulement certains observateurs estiment que l’alliance politique qu’il dirige actuellement est encore trop fragile, mais surtout le dirigeant est fortement attendu sur les principaux chantiers qu’il a annoncés pour son premier mandat.
À mi-mandat ,celui qui a finalement réussi à isoler politiquement Joseph Kabila reste pourtant confronté à d’importants défis sociaux, économiques et sécuritaires.
Face à ce bilan largement négatif de Félix Tshisekedi, Me. Popol Badjegate mobilise d’ores et déjà contre le 2e mandat du président de la République.
« Le peuple est contre le 2ème mandat de Felix Antoine Tshisekedi. Le détournement, escroquerie avec le RAM, les promesses non tenues, les arrestations arbitraires, torture dans les geôles de l’ANR et condamnation des opposants, l’incompétence sont gravés dans nos coeurs », rappelle ce leader d’opinion. Une situation à laquelle s’ajoute la dégradation de la situation sécuritaire dans l’Est, avec la nouvelle tendance djihadiste des combattants du groupe ADF et du M23, notamment.
En plein milieu de son mandat, M.Tshisekedi a donc encore un peu de temps devant lui pour accentuer les efforts visant à réaliser ses promesses de début sur lesquelles il sera jugé par les électeurs en 2023. Mais déjà, le chef de l’État semble avoir décidé de prendre des mesures fortes pour changer les choses. Le placement des régions de l’Ituri et du Nord-Kivu en état d’urgence, et sa détermination à renégocier les contrats miniers signés par le pays illustrent cette volonté politique.
Par Gédéon Atibu