Par Jean-Chrisostôme Luntadila
Accusé d’étouffer les opérateurs économiques (cimentiers locaux) œuvrant en République démocratique du Congo et de favoriser une concurrence déloyale après l’autorisation d’importation de 100 mille tonnes du ciment gris en provenance du Congo Brazzaville voisin, le ministre du commerce extérieur a tenu à expliquer le bien-fondé de sa démarche qui n’est d’autre que : répondre au besoin d’approvisionnement du marché́ intérieur de la RDC, en particulier le Grand Equateur, le Grand Kasaï et la Grande province Orientale.
Jean Lucien Bussa explique qu’il s’agit d’une « dérogation à la mesure de restriction visant les importations du ciment gris et clinker dans la partie Ouest de la République démocratique du Congo« .
Face à la presse le jeudi 01 octobre, le patron du commerce extérieur en RDC rappelle que ce quota est annuel et peut être amélioré en fonction de l’évolution de la situation économique interne.
La production locale inefficace
Le ministre du Commerce extérieur rappelle que le lundi 2 mars à Kinshasa, il a fait savoir que le Gouvernement congolais a promis de s’impliquer pour éradiquer la fraude dans l’importation des ciments et ainsi protéger l’industrie locale. Il fait allusion à la Cimenterie de Lukala (CILU), à la Cimenterie Kongo (CIMKO) et au PPC Barnet.
Les directeurs de ces trois cimenteries, qui constituent le comité́ professionnel des cimentiers, avaient présenté au ministre du Commerce extérieur l’état de production de ces trois cimentiers par rapport à leurs capacités installées.
Ces cimentiers avaient présenté́ également l’évolution de la pénétration du marché́ au-delà̀ de Kinshasa vers d’autres provinces avec les produits locaux. Ce comité́ avait également exposé au ministre Busa les plaintes des producteurs locaux qui dénonçaient la concurrence déloyale des produits d’origine étrangère sur le marché́ congolais, par des voies frauduleuses.
Jean-Lucien Busa explique que la RDC est dépendante des recettes qui viennent de ses frontières. » Il faut que nous reconsidérions ce que nous avons comme recettes « , conseille-t-il. Pour lui, il est question de créer des conditions de compétitivité́. » Nous sommes capables de rentrer dans les marchés des pays africains avec des produits que nous avons. Il faut créer de la valeur ajoutée de nos produits au niveau intérieur « .
Satisfait du fait que les accords bilatéraux signés dans le cadre de notre appartenance régional (COMESA, CEEAC…), Bussa signale qu’on peut considérer que lesdits accords nous facilitent l’accès en zone de libre-échange continental. En résumé́, tous ces accords ont facilité́ le commerce à la RDC.
Sur cette question du commerce transfrontalier, Jean-Lucien Busa pense que la RDC joue un rôle déterminant. A titre d’exemple, il fait savoir qu’au niveau du COMESA, » nous nous sommes convenus que tout container de marchandise, qui traverse nos frontières communes, payent 2.000 USD. Et la RDC s’est battue pour obtenir la réduction de ces frais à 500 USD « .
La raison, le ministre congolais du Commerce extérieur justifie la position de son pays dans le cadre de la lutte contre certains méfaits observés « .
Jean-Lucien Busa est d’avis que les 2.000 USD pourraient être à la base de la fraude et de la contre bande aux niveaux des frontières. » J’en ai parlé notamment à mon collègue du Rwanda il y a quelques mois et dernièrement j’ai échangé́ avec mon collègue ougandais autour de cette question.
Et, le COMESA sait que la RDC se bat pour que ce montant soit revu à la baisse « , soutient ce membre du Gouvernement.