Les récents affrontements entre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, et les Forces Armées de la République démocratique du Congo ont suscité une vive inquiétude au sein de la classe politique congolaise. Joseph Kabila Kabange, ancien président de la République, et Claudel André Lubaya, à la tête d’une délégation du cadre de concertation des forces politiques et sociales, ont exprimé leur profonde préoccupation lors d’une rencontre tenue à Addis-Abeba.
Dans un communiqué conjoint, les deux personnalités ont dénoncé la persistance de l’insécurité dans l’est du pays, soulignant l’incapacité des autorités à y mettre un terme. Elles ont pointé du doigt les choix stratégiques hasardeux du pouvoir en place, qui privilégie l’appui des forces étrangères et des milices au détriment du renforcement des FARDC.
« Les limites de cette gestion sont évidentes tant sur les plans militaire, politique, diplomatique que sur l’approche globale », ont-ils affirmé. « Les choix et décisions hasardeux, les tâtonnements et les essai-erreurs sont à la base de l’impasse actuelle. »
Parallèlement à la détérioration de la situation sécuritaire, la crise humanitaire s’aggrave de jour en jour. Des millions de Congolais ont été contraints de fuir leurs foyers, provoquant une catastrophe humanitaire sans précédent. Face à cette situation dramatique, Joseph Kabila Kabange et Claudel André Lubaya ont lancé un appel à la mobilisation nationale en faveur des populations victimes de la guerre.
La signature d’un cessez-le-feu en Août dernier n’a pas permis de mettre un terme aux hostilités. Les rebelles du M23 poursuivent leur avancée, malgré les appels à la paix lancés par la communauté internationale. La reprise des combats dans le territoire de Masisi témoigne de la fragilité de la situation et de la détermination des belligérants à imposer leur loi.
Celestin Botoleande